On les attendait au début de l'année, force est de constater qu'il a fallu attendre l'été pour observer le grand retour des méga-OPA. Ces opérations concernent pour l'instant des entreprises évoluant dans le secteur de l'énergie mais aussi des matières premières. L'envolée des cours de l'ensemble de cette filière met au grand jour l'urgence de constituer des mastodontes présents sur toute la planète et sur la plupart des denrées. C'est bien l'enjeu de l'opération tentée par le géant minier BHP Billiton sur le canadien Potash Corp, premier producteur mondial de potasse (engrais). En mettant 40 milliards de dollars sur la table pour pouvoir emporter le morceau, BHP remet surtout au goût du jour d'importantes transactions. Opérations que les marchés boursiers avaient complètement oubliées depuis le début de la crise des « subprimes » en 2007. Entretemps, les banques de la planète finance ont certes connu l'une de leur pire période. Empêchant les entrepreneurs de mener à bien leur projet de consolidation.belles opportunitésSi ces « deals » interviennent aujourd'hui, c'est bien parce que les banques recommencent tout doucement à ouvrir les vannes. De même, les niveaux de valorisation des entreprises ont fondu en l'espace de trois ans, offrant par là même de très belles opportunités. Parallèlement, la plupart des sociétés ont très rapidement pris les mesures qui s'imposaient pour faire face à la crise en réduisant drastiquement leurs coûts et en reconstituant, dès 2009, leur trésorerie. Résultat : nombre d'entre elles sont aujourd'hui à la tête d'importantes liquidités et peuvent élaborer de savantes stratégies d'expansion.Et l'heure est justement aux politiques de développement pour aborder de nouveaux marchés, notamment ceux de l'Asie qui constituent une évidente source de croissance face à la maturité de l'Europe et des États-Unis. D'autres secteurs fourbissent également leurs armes. Et plus particulièrement celui de la finance qui ne sortira pas indemne des récents événements. On attend ainsi de nombreuses manoeuvres au sein des banques et des compagnies d'assurances, comme en témoigne la récente offensive du britannique RSA sur son compatriote Aviva (voir page 16). Dans ce contexte, il sera intéressant de voir ce que feront les fonds d'investissement. À l'origine de la plupart des grands « deals » avant l'émergence de la crise, ils ont, depuis, revu à la baisse leur prétention faute de pouvoir financer leurs projets. Sans doute une aubaine pour les entrepreneurs qui peuvent reprendre l'offensive en direct.

latribune.fr

18 Août 2010, 23:22

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