Pas d'effet rand sur les aurifères sud-africaines

C'est un des paradoxes du secteur aurifère. Le prix de l'once a beau se maintenir de façon constante depuis la mi-avril au-dessus de 1.150 dollars, ce n'est pas pour autant un gage de bonne santé pour les mines aurifères. Celle-ci dépend aussi de l'évolution des prix du pétrole et surtout, ces derniers temps, de celle des devises locales. Or depuis quelque temps, elle tendent à s'apprécier. C'est le cas pour le dollar australien mais encore plus pour le rand sud-africain. Alors qu'un dollar américain valait en début d'année 7,39 rands sud-africains, il n'en vaut aujourd'hui que 7,25.Industrie énergivoreMême faible, cette appréciation est en réalité un vrai handicap pour les mines aurifères sud-africaines qui voient mécaniquement leurs coûts de production grimper. Reste que cette situation n'est pas immuable. Au printemps, les valeurs aurifères avaient en effet pu profiter en Bourse des retombées de la crise grecque qui avait permis à l'or de retrouver son rôle de valeur refuge et au dollar de regagner du terrain face aux devises locales. Si bien que, en dépit de la tendance générale de l'appréciation du rand face au billet vert, les mines aurifères sud-africaines sont parvenues sur le trimestre écoulé à limiter la casse en matière de coûts. C'est le cas notamment de GoldField et AngloGold qui sont même parvenus a réduire légèrement les leurs. Au-delà de l'effet devise, les fluctuations des cours du pétrole ont un impact non négligeable sur cette industrie très énergivore. Et là encore, le deuxième trimestre a été plutôt favorable avec notamment sur le mois de mai une chute d'un peu plus de 20 % des prix du baril. Certes, depuis cette date, ils ont rebondi d'autant. Mais le repli constaté depuis le début du mois d'août joue en faveur du secteur. Surtout avec des cours de l'or qui continuent d'évoluer au-delà des 1.200 dollars depuis la fin juillet, l'intérêt des investisseurs pour les valeurs aurifères en général ne se dément pas. Cela dit, les miniers sud-africains font peut-être les frais en Bourse d'un effet rand. Tout du moins d'un arbitrage. Car alors que des titres comme Lihir Gold, Eldorado Gold ou Newmont Mining affichent les meilleures performances de l'Arca Gold Bugs (l'indice de référence dans le secteur) avec des hausses respectives de 35 %, 28 % et 23 % depuis janvier, leurs homologues d'Afrique du sud à savoir AngloGold, Gold Fields et Harmony Gold sont beaucoup moins recherchés avec des hausses de seulement 9 %, 8 % et 3 %. G. V.
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