PPR profile Puma pour sa nouvelle destinée de groupe de mode

Puma se met en ordre de marche pour endosser le rôle de premier plan que PPR lui assigne. La marque bavaroise d'articles de sport, qu'il détient à 71 % depuis 2007, va abandonner son statut de société allemande pour celui de société européenne. Ce changement de statut s'accompagne d'un changement de gouvernance. Jochen Zeitz, président du directoire de Puma, deviendra, dès lors, PDG. L'homme, qui dirige la marque depuis dix-sept ans, sera secondé par un directeur général délégué, poste de gestion plus quotidienne pour lequel PPR se met en chasse. Le duo aura la charge de hisser le chiffre d'affaires de Puma à 4 milliards d'euros en 2015, contre 2,5 prévus en 2010. Car, le challenger de Adidas et Nike doit entrer dans la cour de grands.Gagner en « souplesse »Au passage, Jochen Zeitz, artisan de la relance et de la mondialisation de la marque allemande, se voit confier la présidence du nouveau pôle Sport & Lifestyle de PPR. Cette structure coiffera Puma. Et elle est censée accueillir très vite de nouvelles marques d'équipement de la personne. PPR a promis de se recentrer sur les métiers du luxe, autour de sa marque phare Gucci, et du sportswear, autour de Puma, en finançant l'achat de marques via la cession de ses enseignes de distribution mass-market (Fnac, Conforama, et ses catalogues de vente par correspondance, Redcats). François-Henri Pinault, PDG de PPR, a annoncé ce recentrage il y a un an. Aujourd'hui, il lui donne une coque, à défaut de lui avoir encore donné corps.L'opération devrait être bouclée lors de l'assemblée générale des actionnaires de Puma, en avril 2011, après consultation des instances représentatives du personnel. Le statut de société européenne, proche du statut de société anonyme à la française, est censé accorder à Puma « plus de souplesse » que sa structure AG, indique sa porte-parole. « Ce statut lui permet d'adopter un système moniste de gouvernance, autour d'un homme », ajoute Noëlle Lenoir, avocate chez JeantetAssociés. Or, en Allemagne, seul le système dualiste, entre conseil de surveillance et directoire, existe.Le futur conseil d'administration de Puma ne devrait compter que six à neuf membres. Les représentants des salariés devraient y être dilués : ils n'occuperont qu'un tiers de ses sièges, contre 50 % dans un conseil de surveillance d'AG, conformément à la législation applicable aux sociétés employant plus de 2.000 salariés. Ce changement de statut devrait aussi profiler Puma pour de nouvelles acquisitions. « Une société de statut européen présente un visage moins national. Cela peut être important lors du rachat de concurrents », juge Noëlle Lenoir. La formule tombe à pic. PPR a annoncé accorder à Puma toute latitude pour mener des acquisitions « tactiques » et étendre son territoire de marque lifestyle. Juliette Garnie
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