Retraites : le Medef repasse à l'offensive

La présidente du Medef l\'a réitéré encore une fois: sur le plan économique, l\'année 2013 s\'annonce très difficile. Et selon elle, pour avoir une chance de ne pas subir un recul du PIB, le gouvernement doit immédiatement engager des réformes structurelles. Sans cela, Laurence Parisot pronostique une croissance qui « sera sans doute proche de zéro, voire négative ». Au passage, elle a jugé que le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius était bien « optimiste » quand il a estimé ce 19 février sur RTL que la prévision de croissance en France pourrait être de 0,2% à 0,3% cette année.L\'assurance chômage renégociée prématurément ?Enfourchant ses chevaux de bataille traditionnels, Laurence Parisot a donc considéré que si la France ne se lançait pas, rapidement, dans des réformes structurelles « nécessaires pour se désendetter », alors il n\'y aurait certainement pas de croissance. Et de citer deux exemples, les retraites et l\'assurance chômage. Sur ce chantier, elle souhaite que les partenaires sociaux se rencontrent très rapidement, dans le cadre d\'un groupe paritaire, pour étudier la situation de l\'Unedic qui devrait connaître une dette cumulée de plus de 18 milliards d\'euros à la fin de l\'année. Pour la présidente du Medef, s\'il s\'avère qu\'au sein de ce groupe paritaire un consensus se dégage autour d\'un dispositif permettant à la fois de réduire le déficit tout en assurant une bonne protection des chômeurs, alors il serait envisageable d\'accélérer la renégociation de la convention d\'assurance chômage normalement prévue pour la fin 2013. Il est évident que Laurence Parisot songe très fort à un rétablissement de la dégressivité des allocations...Retraites : Laurence Parisot interpelle le gouvernementS\'agissant des retraites, la présidente du Medef, là aussi, demande à ce que le gouvernement sorte du bois et dise rapidement ce qu\'il souhaite faire concernant l\'âge du départ à la retraite et la durée de cotisations. A cet égard, elle n\'a pas caché son agacement de voir le gouvernement « fuir ses responsabilités » en laissant les partenaires sociaux décider les premiers de désindexer les pensions des régimes complémentaires Arrco et Agirc dont ils ont la gestion. « Nous sommes pris en otages car seule une variation des paramètres, âge de la retraite, durée de cotisations, sur tous les régimes nous permettraient de trouver une solution ». Or, selon elle, comme le gouvernement ne dit rien sur le régime général, syndicats et patronat sont contraints de désindexer les pensions des régimes complémentaires aux finances catastrophiques. « Et après, quand le gouvernement décidera la même chose pour le régime général, il dira qu\'il ne fait que suivre ce que nous nous avons déjà décidé pour l\'Arrco et l\'Agirc ».Quel avenir pour la négociation sur les retraites complémentaires ?Refusant ce piège, Laurence Parisot s\'est montrée très circonspecte sur l\'issue de la négociation sur les retraites complémentaires, normalement prévue pour le 7 mars. Les pensions étant traditionnellement revalorisées le 1er avril. Elle promet même une initiative du Medef pour interpeller le gouvernement. Selon nos informations, ce dernier affiche une certaine indifférence aux menaces du Medef. Répétant qu\'il a son propre calendrier et qu\'il s\'y tiendrait. Ainsi, la commission pour l\'avenir des retraites va être installée dans les 10 jours. Elle disposera d\'environ deux à trois mois pour formuler des propositions au gouvernement. Puis, en concertation avec les partenaires sociaux, une nouvelle réforme des retraites sera décidée.
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