La Suisse reste performante, malgré une image écornée

En dépit d'une nette détérioration de son image, la Suisse tient sa place ? la 4e ? au classement international de la compétitivité publié chaque année par l'école de management IMD à Lausanne. Elle profite pleinement de son marché de l'emploi flexible, d'une fiscalité modérée ainsi que de sa capacité d'innovation, ressort-il du « World Competitiveness Yearbook 2010 », publié mercredi.« Objectivement, sur 327 critères que nous dépouillons pour 58 pays, les points faibles de la Suisse sont peu nombreux, il faut presque les chercher », affirme Anne-France Borgeaud, économiste à l'IMD. « Mais le fait que le pays passe en un an de la 3e place à la 11e en terme d'image, une dégradation inédite, devrait inciter Berne à mener une politique diplomatique proactive », ajoute-t-elle. La méthode utilisée par les chercheurs ? deux tiers de statistiques et un tiers de sondage d'opinion ? ne permet pas d'isoler les éléments précis qui ont détérioré la perception de la Suisse. On peut toutefois supposer que la désignation temporaire par le G20 de la place helvétique comme un paradis fiscal ainsi que l'affaire UBS aux Etats-Unis ont pesé lourd dans la balance. Ce point négatif mis à part, la Suisse tient le cap face à la montée en puissance de l'Asie, désormais symboliquement palpable. test de résistance« Dans un contexte en chute libre, les vainqueurs sont peut-être simplement ceux qui résistent le mieux aux vents contraires », note l'institut en faisant référence à la crise économique. Toujours dans cette optique d'observation de la résilience, l'IMD s'est penché cette année sur la problématique de la dette, via l'élaboration d'un test de résistance. Ce dernier détermine à quel horizon les pays dont les finances publiques dérapent retrouveront un taux d'endettement supportable pour leur économie, mesurée par le PIB. Le niveau magique retenu est celui que les Européens ont inscrit dans le traité de Maastricht, soit 60 %. Résultat : le Japon ne sortira la tête de l'eau qu'en... 2084. L'Italie devra attendre 2060, le Portugal 2037, les Etats-Unis 2033. Le problème, qui doit toutefois être appréhendé au cas par cas, en fonction de la capacité des Etats à rembourser, n'en est donc qu'à ses débuts. Cela dit, 40 pays sur les 58 analysés n'ont aucun problème de dette. C'est le cas de la Bulgarie, qui affiche un ratio de dette sur PIB de 14,78 % en 2009, de l'Estonie (7,22 %), de la Chine populaire (2,72 %), du Chili (6,14 %) et de la Russie (7,67 %). La Suisse, elle, est également bien placée, à 39 %, dans un groupe qui comprend également Taïwan, la Corée du sud, la Thaïlande, l'Indonésie et le Mexique. Philippe Gumy, « Le Temps »
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