La France doit tomber du bon côté de l'Europe

Depuis la semaine dernière et les élections de Bavière, le scénario d\'une Grande coalition, rassemblant le parti de la chancelière et ses opposants sociaux-démocrates, paraît de plus en plus probable. En Bavière, la victoire des conservateurs a été large, le score du SPD honorable, le recul des Verts s\'est accentué. Il n\'y a de point d\'interrogation qu\'autour du score du parti libéral. Passera-t-il le seuil des 5% ?Finalement, la réalisation ou non de ces pronostics importe peu. Pourquoi ? Parce que les résultats de dimanche, quels qu\'ils soient, ne changeront pas grand chose pour l\'Europe. Un partenaire pour assumer le leadership politiqueDans un scénario de Grande coalition, le SPD sera plus ouvert à une Europe de croissance, plus intégrée. La chancelière sera plus favorable à une Europe des États souverains. Mais l\'un sera suffisamment rigoureux, et l\'autre suffisamment souple pour gravir ensemble une ligne de crête extrêmement proche des orientations actuelles.Quelle que soit la coalition sortante, l\'Allemagne n\'acceptera d\'assumer qu\'un leadership économique, et ne pourra continuer de le faire que si elle trouve un partenaire européen pour assumer le leadership politique. La France est dans une position privilégiée pour devenir le partenaire politique et économique de l\'Allemagne.Un couple franco-allemand complémentaireÉconomiquement, démographiquement, politiquement, les points faibles de l\'Allemagne sont les points forts de la France et vice versa. L\'Allemagne va voir sa population vieillir quand la France conservera une démographie dynamique. Le système bancaire allemand est plus fragile. L\'un a le commerce extérieur, l\'autre le déficit ; l\'un a un tissu de PME à fortes marges et créateur d\'emplois, l\'autre de grandes entreprises championnes mondiales.En plus d\'être complémentaire, le couple franco-allemand a une histoire, celle des pères fondateurs, et l\'Allemagne a besoin de cette histoire. Et cette histoire doit être celle de l\'Europe. On dit souvent que les Allemands sont dans le « comment », et les Français dans le « quoi ». Nous pouvons apporter le « quoi », la vision, l\'histoire, et nous devrions écouter le « comment », pour construire ensemble une trajectoire. Le Royaume-Uni pourrait prendre notre placeAujourd\'hui, la France est la balle qui rebondit sur le filet, et l\'Allemagne attend que nous tombions du « bon » côté de l\'Europe. Si Paris n\'est pas au rendez-vous de l\'équilibre et de la croissance, alors Berlin choisira un autre partenaire. Et aujourd\'hui, c\'est le Royaume-Uni de David Cameron, pour le moins divisé sur l\'Europe, qui apparaît le mieux placé.Ce serait alors une autre Europe. Et c\'est la réalisation ou non de ce pronostic qui, plus que l\'issue des élections allemandes du 22 septembre, changerait le paysage dans lequel nos entreprises et nos citoyens évolueront dans les 10, 15 prochaines années.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.