L'immobilier européen redresse la tête

Ce fut à bien des égards « Waterloo ! Morne plaine ! » La faillite de la banque américaine Lehman Brothers, en septembre 2008, a donné le coup de grâce à un secteur immobilier qui avait déjà commencé à se retourner, suscitant, dans nombre de pays d'Europe, un véritable gel des transactions. Les marchés immobiliers européens avaient marqué le pas dès la fin 2007 et le début 2008, l'envolée des prix se conjuguant à la remontée des taux d'intérêt.Deux ans plus tard, où en est ce marché européen ? Paris semble saisi d'une vraie fièvre, mais l'Espagne reste déprimée. Alors ? La chute des prix et des volumes de transactions semble enrayée, constate François Gagnon, le président du réseau d'agences Era Immobilier pour l'Europe. « Les prix ont arrêté de chuter dans la plupart des pays européens et se sont stabilisés, voire, dans certains cas, sont repartis à la hausse, relève-t-il. Pour autant, les marchés immobiliers ne sont pas revenus à la normale et nous ne sommes pas à l'abri d'un nouvel à-coup sur le plan économique ou politique. »Au vu de l'enquête menée par Era Immobilier dans 18 pays européens, les marchés allemand, autrichien, belge, français et suisse ont redémarré ou n'ont pas réellement connu la crise. Autant de pays où la hausse des prix était restée contenue, où les conditions d'emprunt sont encadrées et où le rapport offre/demande reste relativement équilibré. Ainsi, en Belgique, le marché s'est retourné en 2009 avec un repli de 7 % des transactions et un plongeon des prix de plus de 30 % pour tomber en moyenne à 192.000 euros. Mais, au premier trimestre 2010, le volume des transactions a vivement rebondi, de 13,7 %. Au Luxembourg, où le marché avait connu aussi un sévère atterrissage, avec un repli de près de 18 % des transactions en 2009 et de plus de 10 % des prix, les premiers signes de redressement se font jour et les prix se stabilisent.À l'inverse, certains pays continuent à connaître un profond marasme. En Irlande, où le taux de chômage a bondi, les transactions, en 2009, ont chuté de 42 % en moyenne et les prix de 21 %, au point que certains biens immobiliers accusent une baisse de 37 % par rapport à leur valeur en 2006. Certains Irlandais se retrouvent pris à la gorge, leur dette étant supérieure à la valeur de leur patrimoine. Le prix de la bulle immobilière, de l'excès de constructions neuves mais aussi, évidemment, de la situation très délicate de l'économie et du secteur bancaire.
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