Les affaires reprennent provisoirement en Espagne

L'immobilier espagnol connaît un sursis. Au deuxième trimestre, le nombre de transactions immobilières a atteint son niveau le plus élevé en deux ans, et la baisse des prix se modère à 3,4 % en taux interannuel au troisième trimestre.Les médias en viennent même à évoquer un mini boom immobilier - que la ministre de l'Économie, Elena Salgado, conteste. Quoi qu'il en soit, ce sursaut est transitoire. Les ménages gagnant plus de 24.100 euros par an anticipent en effet la suppression des déductions fiscales à l'achat de logement prévue le 1er janvier 2011.Si la demande est bien de retour, elle n'avait toutefois pas complètement disparu. « Il y a une poche de demande insatisfaite en Espagne depuis 2007, à cause de l'accès difficile au crédit, de l'instabilité du marché du travail et de la baisse insuffisante des prix », explique Pedro de Churruca, directeur général de Jones Lang LaSalle. Les experts du gouvernement ont calculé que, depuis l'apogée des prix au deuxième trimestre 2008, ces derniers n'ont diminué que de 12,8 %. Cette tendance devrait se poursuivre en 2011, selon les analystes. En comparaison, on est loin de la chute observée aux États-Unis par exemple, malgré le stock de 700.000 logements neufs invendus, estimé par le gouvernement. Ce dernier assure que ce nombre devrait baisser d'ici à la fin de l'année.« Zones de qualité »Inquiets sur l'avenir de ces invendus, certains promoteurs sont allés jusqu'à proposer d'en détruire une partie. Une proposition qui fait sourire les analystes interrogés. « Dans les zones les mieux situées comme dans les grandes villes, le stock s'épuise petit à petit », affirme Pedro de Churruca. Avec la crise, la demande s'est recentrée sur des zones de « qualité », dans les grandes villes, par exemple. On note même l'apparition de nouvelles promotions, à Madrid notamment.Néanmoins, le marché ne retrouvera pas les niveaux d'autrefois. « Dans quelques années, l'immobilier redeviendra un moteur de l'économie, mais pas au niveau de celui d'avant la crise », prédit Pedro de Churruca. Le poids de ce secteur et de la construction dans le PIB espagnol était de 17,9 % en 2008. Avec l'effondrement de l'ensemble du secteur, l'Espagne est conduite à rechercher de nouveaux leviers de croissance, comme les énergies renouvelables. Gaëlle Lucas, à Madrid
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