Un nouveau procédé de tri des déchets

Prenez une boîte de petits pois en conserve. Soumettez-la à une pression de 280 tonnes. Vous obtiendrez d'un côté de la purée de petits pois et de la boîte métallique de l'autre. Sept machines en Italie et en Allemagne utilisent déjà ce procédé dit de « tri par extrusion ». Elles permettent de séparer les déchets en une fraction fermentescible (40 % des volumes) et une fraction non fermentescible (60 %).C'est autour de cette innovation que s'est bâti le projet de création d'un centre de traitement et de valorisation de déchets ménagers et industriels non dangereux à Montblanc, près de Béziers (Hérault). « Ce sera une première en France », affirme Philippe Collard, président de la société Valorsys et gérant de Biométhanisation Près des Oliviers, les deux sociétés qui opéreront sur le site de 35 hectares situé dans une zone de culture. Ce projet de 60 millions d'euros d'investissement est porté par la société CVE et ses deux actionnaires. Villers Services (basée à Villers-Cotterêts, dans l'Aisne) est à l'origine de 80 sites de traitement de déchets en France, et la Financière Centuria gère des fonds souverains dédiés au développement durable. aucune aide publique« Nous ne faisons appel à aucune aide publique. Tous les fonds sont privés. Notre modèle économique repose uniquement sur le prix des déchets entrants, qui nous seront payés près de 115 euros la tonne », affirme Philippe Collard. En effet, les collectivités locales, qui ont depuis 1976 l'obligation de traiter leurs déchets et depuis 1992 celle de valoriser leurs emballages ménagers, devront aussi d'ici à 2017, conformément à une directive européenne, valoriser leur matière organique.Ce projet baptisé Écopôle de la Vallasse est conçu pour recevoir 191.000 tonnes de déchets par an en provenance de l'Ouest héraultais. Son originalité est de rassembler sur un même site six techniques différentes : le tri par extrusion ; la méthanisation en phase liquide pour valoriser la pulpe ; le compostage du digestat produit par la méthanisation ; la valorisation électrique et thermique du biogaz ; la mise en balle et l'enfouissement des déchets non valorisables dans une ISDND (installation de stockage de déchets non dangereux) ; la table de tri manuel pour la valorisation matière des déchets non fermentescibles. « Nous inversons les logiques habituelles : le centre d'enfouissement est nécessaire mais n'est pas l'élément central du projet. Le stockage de 133.000 tonnes par an dans l'ISDND n'a rien à voir avec celui qui se pratique dans une décharge à ciel ouvert », affirme Philippe Collard. À l'issue des enquêtes publiques qui commencent le 26 octobre et devraient durer jusqu'à début 2010 au moins, la construction devrait prendre dix-huit mois.
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