Le milliardaire égyptien Sawiris réclame 5 milliards de dollars à Alger

Naguib Sawiris fait beaucoup parler de lui en ce moment dans la presse. Le milliardaire égyptien, qui vient de déclarer son intérêt pour Telecom Italia et pour SFR la semaine dernière, annonce ce lundi matin qu'il intente une procédure d'arbitrage contre l'Algérie, réclamant 5 milliards de dollars de dommages et intérêts. Il accuse l'Etat algérien d'avoir mené, à partir de 2008, «une campagne de d'interférence et d'harcèlement qui a coûté plus de 5 milliards à Weather Investsments», la société où était logée sa participation dans Orascom Telecom Algérie, le premier opérateur mobile du pays connu sous la marque commerciale Djezzy (17,7 millions d'abonnés soit 56% du marché), désormais contrôlé par le russe VimpelCom. Cette procédure a été déposée jeudi dernier auprès du Centre International pour le Règlement des Différends relatifs aux Investissements (CIRDI), une institution affiliée à la Banque mondiale. Naguib Sawiris est un habitué des tribunaux d'arbitrage: il avait multiplié les procédures contre France Télécom pour le contrôle de Mobinil en Egypte, avant d'aboutir à un accord amiable. Redressements fiscaux, blocage des dividendes, enquêtes Le bras de fer entre Alger et l'homme d'affaires copte est un vrai feuilleton qui alimente la presse algérienne depuis plusieurs années. La liste des griefs est donc longue. Weather Investments, qui est installée au Luxembourg, affirme dans un communiqué que l'Etat algérien «a enfreint, à plusieurs reprises, ses obligations juridiques internationales, conformément à un traité d'investissement entre l'Algérie et l'Union économique belgo-luxembrougeoise». La campagne de harcèlement «a culminé plus récemment dans une tentative de «vente forcée» de tout ou partie de Djezzy à l'Etat algérien», ce dernier ayant décidé d'exercer son droit de préemption. Naguib Sawiris, qui rappelle avoir investi 3 milliards de dollars et créé 4000 emplois sur place, reproche à Alger des tracasseries multiples, notamment des redressements fiscaux («plus de 950 millions de dollars en réévaluations et pénalités fiscales injustifiées à l'encontre de Djezzy entre 2004 et 2009» et une nouvelle amende de 1,3 milliard de dollars en mars), le blocage du paiement des dividendes à ses actionnaires étrangers, l'interdiction faite aux banques algériennes de réaliser des transactions étrangères pour le compte de Djezzy, un blocus douanier, l'absence de protection des locaux de Djezzy lors d'émeutes en novembre 2009, différentes enquêtes criminelles contre des employés et des dirigeants de l'opérateur, etc. Interrogé par le "Financial Times", l'avocat représentant l'Etat algérien, du cabinet Shearman & Sterling a indiqué que son client avait «l'intention de se défendre vigoureusement» et considérait que le dossier ne tenait pas.  
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