éducation : Luc Chatel veut poursuivre les réformes

C'est la première grande journée de mobilisation unitaire depuis la rentrée dans l'Éducation nationale. À l'occasion de la grève prévue aujourd'hui dans la fonction publique, les enseignants (un fonctionnaire sur deux) seront, aux côtés des agents de la fonction publique territoriale, les principaux mobilisés. Mais si le Snuipp (premier syndicat du primaire) prévoit 33 % de grévistes, le ministère de l'Éducation en prévoit moins de 20 %, même s'il concède que le mouvement devrait être plus suivi dans le secondaire.Si tous les syndicats d'enseignants (Snuipp-FSU, Snes-FSU, Sgen-CFDT, SE-Unsa?) n'ont pas les mêmes mots d'ordre (réforme du lycée, de la formation et du recrutement des enseignants), tous s'accordent à dénoncer le manque de moyens et les suppressions de postes. Depuis la rentrée 2007, près de 50.000 postes ont ainsi été supprimés en vertu de la règle du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Cette année, grâce à l'entrée en vigueur de la réforme de la formation des maîtres (appelée « mastérisation », car elle prévoit un recrutement à l'issue d'un master et non plus d'une licence suivie d'une formation en IUFM), qui supprime l'année de stage rémunéré, l'État économise 18.000 postes, les nouveaux enseignants devant dorénavant prendre en responsabilité une classe dès le concours obtenu. Cependant, tient à préciser la Rue de Grenelle, 2.000 postes seront créés dans le premier degré (dont certains, « en surnombre », devraient être réaffectés dans le secondaire). Le problème est que cette astuce est un « one shot ». Dès lors, quelle solution trouvera Luc Chatel pour le budget 2011, alors que le prétendu « mammouth » n'a plus un gramme de graisse ? Certes, les départs à la retraite devraient commencer à décroître. Mais ils ne seront pas si loin des 30.000, et le ministre continuera de ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux partant en retraite. Pour le Snes, la démonstration est limpide : « La réforme du lycée et notamment la mise en place d'un tronc commun en première en 2011 permettront ces coupes », avance Frédérique Rolet, cosecrétaire générale du premier syndicat du secondaire. Un raisonnement que ne suit pas Thierry Cadart, secrétaire général du Sgen-CFDT, favorable à la réforme du lycée : « Les suppressions de postes auraient eu lieu de toute manière. »un meilleur pilotageRue de Grenelle, on réfute cette idée, la réforme du lycée pouvant même induire des surnombres. Les économies de postes se feront donc via des réformes, un meilleur pilotage des administrations décentralisées (académies), et la responsabilisation des établissements. Bref, il s'agit de « réallouer » les moyens pour une meilleure efficience du système. Autrement dit, mieux « utiliser » les heures d'enseignement alors que les élèves français ont l'un des emplois du temps les plus lourds. Le gouvernement est en train d'y travailler.
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