La Libye de Kadhafi plie sous le feu international

«Sarkozy le bombarde ! Sarkozy bombarde Kadhafi ! » ; la nouvelle, selon le « New York Times », s'est répandue comme une traînée de poudre parmi les insurgés de Benghazi, attaqués par les forces du colonel Kadhafi, alors que les premières frappes aériennes, menées par des bombardiers français et britanniques, touchaient la Libye, samedi. Presque huit ans jour pour jour après le début de l'offensive alliée sur Bagdad, et près de vingt-cinq ans après la décision de Ronald Reagan de frapper Tripoli pour punir Kadhafi de son soutien au terrorisme, une nouvelle coalition, emmenée principalement par la France et composée aussi bien des États-Unis que du Qatar, du Canada et de l'Allemagne, a lancé la plus grande opération militaire dans la région depuis la guerre d'Irak. Il s'agissait de mettre en oeuvre la résolution onusienne 1973 adoptée jeudi soir, qui prévoit de créer une zone d'exclusion aérienne afin qu'aucun avion des forces loyales au colonel ne puisse bombarder les insurgés. Plus symboliquement, il s'agit, même si le texte se garde bien de le mentionner, de forcer l'homme fort de Tripoli à partir, après plus de quarante ans de pouvoir, et que les Libyens puissent adopter le régime de leur choix. Premier succès de la coalition dès ce dimanche : une zone d'exclusion aérienne était bien en place, tandis qu'en fin de journée, le régime Kadhafi annonçait un nouveau cessez-le feu. Reste maintenant, pour la France et ses alliés, à gérer la suite. « Mouammar », comme l'appellent ses supporters, n'a pas l'intention de se faire dicter sa conduite par ce qu'il estime être des puissances « coloniales ». Il a prédit « une longue guerre », et également menacé la coalition de représailles, notamment en Europe, sous forme d'attaques « de tout objectif civil ou militaire en Méditerranée ». Si les experts estiment qu'avec des dizaines d'avions - Rafale, Mirage, Tornado britanniques ou B-2 américains - les forces coalisées dominent de la tête et des épaules celles de Kadhafi, d'aucuns s'inquiètent que l'opération, au lieu d'être simplement « chirurgicale », ne traîne en longueur, alors que pour l'instant, il n'y a pas véritablement de commandement intégré. En outre, si aucune des puissances de la coalition n'envisage d'opération terrestre, par peur d'un remake désastreux de la guerre en Irak auprès de leurs opinions publiques, des tensions sont déjà apparues entre alliés. Certains ont ainsi critiqué la France, qui a été la première à à frapper la Libye dès 16 h 45 samedi, tandis que la Ligue Arabe a dénoncé dimanche soir des bombardements de civls. Enfin, d'aucuns s'inquiètent d'une vacance du pouvoir en Libye, si le colonel devait partir. Le pays ne serait-il pas alors déchiré entre différentes factions, permettant à Al-Qaida d'en profiter ?
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