Bull nourrit à nouveau de grandes ambitions

Oubliées les années noires, émaillées de plans de sauvetage. Bull, dont le bénéfice net a plus que quadruplé en 2010 et qui a un nouveau PDG depuis moins d'un an, en la personne de Philippe Vannier, nourrit à nouveau de grandes ambitions. En particulier dans le « cloud computing », l'informatique à distance, qui consiste à ne plus héberger les applications et les données informatiques des entreprises en leur sein, mais dans des centres de données externes. Afin de se faire une place au soleil sur un marché du « cloud » dominé par des géants américains comme Google, Bull mise notamment sur la volonté de l'État de développer un « cloud » à la française. Une volonté illustrée vendredi par le lancement, par le ministère de l'Économie et le Commissariat général à l'investissement, de l'appel à manifestation d'intérêt pour les investissements dans les services numériques innovants. PartenariatBull fait partie des entreprises susceptibles de présenter un projet au cours des prochains mois, dans le cadre de cet appel à manifestation d'intérêt, doté d'un financement de 1,4 milliard d'euros. Le groupe travaille avec la société de conseil en hautes technologies Altran et une vingtaine de PME sur un projet de « cloud computing » axé sur la puissance de calcul informatique. Le concours de l'État, qui peut aller de 1 à 10 millions d'euros par projet, est particulièrement crucial dans le domaine du « cloud », très gourmand en capitaux. Mais Bull et ses partenaires ne sont pas seuls à se disputer les faveurs de l'État, dans le domaine de « l'informatique en nuage ». L'éditeur de logiciels Dassault Systèmesave;mes, le spécialiste de l'électronique de défense Thales et l'opérateur de télécommunications Orange travaillent à un projet de « cloud » focalisé, lui, sur le stockage informatique. Ce projet étant très complémentaire de celui de Bull, un rapprochement entre les deux groupes de travail est d'ailleurs imaginable. Outre l'accent mis sur le « cloud computing », Bull veut aussi développer sa branche sécurité-défense. L'activité défense représente 10 % du chiffre d'affaire du groupe. L'objectif est de doubler les ventes réalisées avec des clients issus de la défense d'ici trois ans (environ 10 % du chiffre d'affaires aujourd'hui). Pour ce faire Philippe Vannier, le PDG de Bull, s'est adjoint les services de Pierre-Yves Chaltiel, au poste de directeur exécutif chargé du développement et de l'international. Cet ancien cadre de Thales et de Dassault est un bon connaisseur des milieux de l'armement et de la défense. Le groupe qui emploie 8.600 salariés va aussi embaucher 1.000 ingénieurs cette année (dont 600 seront des créations de postes).InnovationsBull, à travers sa filiale Amesys, spécialisée dans les systèmes critiques, organisait mercredi dernier des démonstrations de ses dernières innovations dans le domaine comme sa nouvelle solution logicielle de sécurisation des sorties de données d'une entreprise ou son data center (centre de données) mobile abrité dans un container. Le groupe français a aussi présenté le système Shadow de protection des véhicules circulant dans des zones à risque. Cet émetteur brouille les ondes pour empêcher la mise à feu d'explosifs à distance (via un téléphone mobile ou une télécommande) tout en laissant filtrer les communications importantes.
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