Ryanair fait du chantage à l'emploi en France

« Du chantage ? Oui cela en est. De passage mercredi à Paris, le directeur général de Ryanair, Michael O'Leary, ne s'en cache pas. Il menace de fermer sa base d'exploitation de Marseille si la justice française lui cherche des noises sur des questions de droit du travail. « Si le parquet d'Aix-en-Provence nous poursuit devant les tribunaux, nous fermerons la base en novembre et tant pis pour les emplois et les passagers », a-t-il déclaré. Mille emplois sont menacés selon lui.Début avril, le parquet a ouvert une information judiciaire pour travail dissimulé contre Ryanair. Et ce, à la suite de plaintes des syndicats de navigants français Unac et SNPL. Le litige porte sur la nature des contrats de travail des 120 employés de Ryanair à Marseille. Ils sont de droit irlandais, comme tout le personnel de la compagnie irlandaise en Europe. En France, un décret publié fin 2006 impose aux compagnies étrangères disposant d'une base dans l'Hexagone d'appliquer le droit de travail français à leurs salariés attachés à cette base. Un décret qualifié de « stupide » par Michael O'Leary. « Nos avions sont immatriculés en Irlande. Nos employés payent leurs impôts, leurs cotisations sociales et de retraite en Irlande, conformément à la législation européenne ». D'autant que le droit irlandais est très avantageux en raison du faible niveau de charges. lignes intérieuresFermer la base de Marseille ne serait pas compliqué. Ryanair n'y dispose que de quatre appareils. Ce qui ne l'empêche pas de transporter plus d'un million de passagers par an vers 26 destinations. En cas de fermeture de la base, seules les lignes intérieures françaises seraient arrêtées. À Marseille, l'annonce « constitue une menace très inquiétante pour l'avenir  », selon Jacques Pfister, le président de la chambre de commerce et d'industrie de Marseille. Après l'arrivée du TGV Méditerranée en 2001, qui avait fait chuter le trafic, l'aéroport avait trouvé un second souffle avec les low-cost. Dans le même cas à l'époque, Easyjet s'est, depuis, mise en conformité avec la réglementation française. Cityjet, une filiale irlandaise d'Air France est aussi dans le collimateur. Fabrice Gliszczynsk
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