L'issue du G20 entre les mains des pays industrialisés

A l'approche du sommet du G20, les 26 et 27 juin à Toronto, la mise en scène politique prend le pas sur la réalité des annonces. Celle faite samedi par la Chine d'ouvrir la voie à une appréciation de sa monnaie, le yuan, en rompant son lien fixe avec le dollar au profit d'un panier de devises, n'échappe pas la règle. Saluée par les grandes capitales qui accusaient Pékin de favoriser ses exportations, l'initiative de la Chine permet surtout, dans l'immédiat, de désamorcer les pressions dont elle était la cible de la part de ses partenaires et de tourner les projecteurs sur l'absence de coordination des politiques économiques des pays industrialisés. Mais au lieu d'exprimer trop fortement leurs doutes sur la profondeur de l'engagement de la Chine, les autres membres du G20, Washington en tête, ont préféré y voir une victoire de leur diplomatie offensive. Il sera toujours temps de constater plus tard que Pékin ne tient pas ses promesses. Lors du sommet de Pittsburgh, en septembre 2009, les vingt plus grands pays de la planète se sont engagés à lutter contre les déséquilibres économiques à l'origine de la crise de 2009, et à « établir un modèle de croissance qui soit plus soutenable et équilibr頻. En flexibilisant sa monnaie et cherchant à stimuler la consommation intérieure, la Chine entend montrer qu'elle est déterminée à contribuer à cet objectif. Selon des économistes de l'Université de Linz (Autriche), 5 % d'appréciation du yuan contre le dollar améliorerait le déficit commercial américain (378,6 milliards de dollars) d'un cinquième.monnaie chinoise déminéeMais la question de la monnaie chinoise (provisoirement) déminée, les pays industrialisés se retrouvent à présent en première ligne pour démontrer leur volonté de contribuer à un modèle de croissance soutenable et équilibré. Les États-Unis qui affichent un endettement proche de 100 % de leur Pib (contre 20 % pour la Chine), sont censés tout faire pour freiner leurs dépenses et la frénésie de consommation des ménages. Mais dans une lettre adressée le 16 juin à ses homologues du G20, le président Obama a plaidé pour sauver la croissance mondiale et ne pas supprimer prématurément les mesures de relance. Après avoir diminué lors de la récession l'an passé, le déficit américain a recommencé à se creuser en avril et le taux d'épargne des ménages pfafonne à 3,6 % du Pib. Quant à l'Allemagne, souvent comparée à la Chine pour sa stratégie de croissance fondée sur l'export, elle s'est engagée dans une cure d'austérité peu propice à l'essor de sa consommation intérieure. Et pour lever tout doute, le ministre allemand de l'économie Rainer Bruederle, a récemment affirmé qu' « il est urgent et nécessaire pour la stabilité monétaire que les comptes publics redeviennent équilibrés (...). C'est quelque chose qu'on doit aussi dire à nos amis américains ».
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