Les banques cherchent des relais de croissance

ys émergentsLes banques européennes ne cachent plus leur intérêt pour les marchés émergents. Intervenant lors d'une conférence de presse, hier à Londres, le président de la Société Généralecute; Générale, Frédéric Oudéa, a indiqué qu'il prévoyait une reprise des fusions et acquisitions dans les dix-huit prochains mois. L'occasion pour la banque de développer ses activités de banque de détail et de banque privée en Asie et particulièrement en Chine où, selon lui, si les grandes banques sont actuellement détenues par l'État, il devrait « y avoir à l'avenir de la place pour des banques partiellement détenues par des banques étrangères ». Autres zones de prédilection : le bassin méditerranéen et l'Europe centrale et orientale. « Je voudrais que nous développions nos activités en Pologne », a-t-il insisté.Cet intérêt ne doit rien au hasard. En effet, la croissance des marchés émergents pourrait permettre aux banques européennes de compenser le tassement de leurs revenus traditionnels. En effet, si l'économie tend à se stabiliser, le coût du risque restera « relativement significatif » pendant encore plusieurs trimestres, a reconnu Frédéric Oudéa. En outre, comme l'expliquent les économistes d'Aurel BGC dans une étude, « la reprise du troisième trimestre est encore fragile et résulte en grande partie d'éléments techniques et de la mise en place des plans de relance ».Selon les économistes, près de 45 % du bilan des banques européennes est exposé directement au risque entreprises.seule lueur d'espoirLa faiblesse de la demande de crédit devrait également continuer à peser sur les marges des banques. Seule lueur d'espoir, selon les économistes d'Aurel BGC : le renouveau des fusions-acquisitions. Toutes les conditions sont réunies : la tempête financière est passée, les fonds de « private equity » disposent de liquidités importantes, la valorisation des entreprises reste inférieure à ce qu'elle était avant la crise et enfin les conditions de financement sont extrêmement attrayantes.Reste la question de la rentabilité des activités de banque d'investissement. Pour la grande majorité des analystes financiers, les performances du premier semestre ne se reproduiront pas dans la deuxième partie de l'année. « Les entreprises ont restructuré leur dette, les volumes sur les marchés organisés ont sensiblement diminué et les banques ne vont pas rapidement reconstituer leurs ?desks de trading? », expliquent les économistes d'Aurel BGC. Quant aux régulateurs, ils vont se charger de limiter les prises de risque des banques, en leur imposant notamment des niveaux plus élevés de fonds propres pour les activités de marché. L'objectif de retour sur fonds propres de l'activité BFI de la Société Généralecute; Générale, actuellement entre 17 % et 20 %, pourrait ainsi être abaissé autour de 15 %, a estimé Michel Péretié, en marge de la conférence de presse de Londres hier.Sophie Rolland
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