Les banques privées doivent réduire leurs coûts de 25 % pour sortir de la crise

gestion de fortuneLe 20 septembre, la banque suisse Julius Baer a réaffirmé qu'elle était ouverte aux discussions pour les activités de gestion de fortune du néerlandais ING. Comme elle, Credit Suisse, Deutsche Bank, SG Private Banking, et nombre d'autres acteurs européens de la banque privée ne cachent plus leur désir d'expansion. Pour eux, grandir est une solution pour sortir plus fort de la crise en profitant de cibles à bon prix. Mais grandir est aussi une nécessité pour s'adapter à un nouvel environnement. Car le marché de la banque privée a considérablement évolué en un an. « Trois phénomènes sont nés de la crise : le net recul des actifs sous gestion, l'érosion des marges, et l'évolution du comportement de la clientèle », détaille Olivier de Demandolx, directeur associé en charge de la banque privée chez McKinsey & Company. En effet, la crise de confiance provoquée par l'effondrement des indices boursiers a poussé une partie des clients à reprendre les rênes de leur portefeuille. D'après une étude de McKinsey menée auprès de 103 gestionnaires de fortune européens, la gestion sous mandat ne concerne plus que 22 % d'entre eux, contre 24 % un an plus tôt. Résultat, les commissions de gestion ont diminué. La conjugaison de ces facteurs a provoqué un recul des bénéfices des banques privées du Vieux Continent. En 2008, le résultat opérationnel moyen de l'échantillon observé par McKinsey a chuté de 42 % par rapport à 2007. Quant à la marge bénéficiaire, elle est passée de 35 à 26 points de base. D'après Olivier de Demandolx, « pour renouer avec le niveau de 2007, une réduction des coûts de 25 % est nécessaire ». Or, « pour l'heure, seule une banque privée sur quatre est effectivement parvenue à réduire ses coûts en 2008 ». Pour rogner les coûts, « les gestionnaires de fortune commencent plutôt par réduire ceux des fonctions supports et opérationnelles afin de préserver les services qui sont en contact direct avec les clients. Elles cherchent avant tout à simplifier leur organisation ». Aussi, pour attirer de nouveaux capitaux et instaurer de nouveau un climat de confiance, « les établissements mettent l'accent sur la communication afin de répondre au besoin de proximité de la clientèle ».net recul en suisseÀ ce jour, l'industrie de la banque privée n'a pas encore entamé son redémarrage. Comme en 2008, « la collecte nette de capitaux devrait être légèrement positive au premier semestre 2009 », signale l'associé de McKinsey. L'an dernier, la masse d'actifs sous gestion en Europe a diminué de 15 %, sous l'effet du repli des marchés financiers. La baisse a été légèrement supérieure en France (? 17 %). La Suisse, premier marché européen offshore (1.700 milliards d'euros), affiche le recul le plus important, à 20 %, malgré une collecte nette de 2 %. Alexandre Madde
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