« Le G20 est la meilleure garantie pour la croissance »

Sommet de PittsburghÀ deux jours du sommet du G20 de Pittsburgh, aux États-Unis, Gordon Brown estime que cette instance des principaux pays de la planète mérite d'être institutionnalisée. « Les dirigeants de ces pays doivent continuer à se rencontrer régulièrement : c'est la meilleure garantie pour soutenir la croissance », estime le Premier ministre britannique, dans une conférence de presse à un groupe de journalistes étrangers, dont « La Tribune » pour la France.« Le tout premier G20 des chefs d'État et des Premiers ministres s'est tenu en novembre l'an dernier. Je crois que personne ne doute que le soutien économique sur lequel nous nous sommes mis d'accord à Londres [lors du G20 d'avril, Ndlr] a permis de soutenir la croissance. Des millions d'emplois ont ainsi été sauvés. »Pour Gordon Brown, la tâche qui attend les chefs d'État et de gouvernement lors du G20 à Pittsburgh est désormais double. « Il faut éviter de casser le retour de la croissance, et trouver une façon d'éviter les prochaines crises. » Sur le premier point, le Britannique se montre optimiste, estimant qu'il existe un accord international pour ne pas retirer les plans de relance trop tôt. « Le stimulus économique à venir est plus important que celui qui a déjà été donné : pendant les quinze prochains mois, le plan américain va monter en puissance, conformément à ce qui a été prévu lors de sa mise en place. C'est vrai aussi en Allemagne. »le plus dur reste à faire Néanmoins, cinq mois après le sommet de Londres, la dynamique ne s'émousse-t-elle pas ? D'autant que le plus dur ? se mettre d'accord sur une nouvelle régulation financière internationale ? reste à faire. Sur les bonus par exemple, le chef du gouvernement britannique se déclare favorable à un encadrement mais opposé à un plafonnement chiffré, exprimé en pourcentage du bénéfice. « Il y aura un accord sur les bonus et la rémunération à Pittsburgh, promet-il. Nous avons signé avec la France et l'Allemagne une lettre commune sur ce sujet. » L'accord européen conclu la semaine dernière à Bruxelles, effectivement signé avec la France et l'Allemagne, ne mentionne cependant pas un plafonnement.Autre objection : sur les paradis fiscaux, les listes « noires » et « grises » diffusées au moment du G20 de Londres sont souvent critiquées pour ne pas faire apparaître les îles Anglo-Normandes. « Nous avons décidé la plus forte action jamais réalisée contre les paradis fiscaux, rétorque Gordon Brown. Tous les pays doivent signer au moins douze accords de coopération fiscale pour être retirés de la liste. Il est faux de dire que certains pays ne sont pas concernés par ces mesures. »Par ailleurs, le Premier ministre britannique semble écarter pour l'instant l'idée d'une « taxe Tobin », c'est-à-dire une taxe sur les transactions financières. « Il faut d'abord que la coordination internationale sur la finance et l'économie soit en place, et nous n'en sommes pas encore là. Il faut aussi s'occuper des paradis fiscaux. Parce que l'un des problèmes engendrés par ce type de taxe est que si l'un des pays refuse d'emboîter le pas, cela devient très difficile pour les autres de suivre. »Enfin, Gordon Brown tire la sonnette d'alarme pour les négociations de Copenhague sur le climat, estimant qu'un échec est possible. « Il faut un accord financier afin d'assurer aux pays en développement une aide pour prendre les mesures nécessaires en vue de réduire leurs émissions de CO2. » Gordon Brown propose un transfert de 100 milliards de dollars par an d'ici à 2020 des pays développés vers ceux du Sud, à travers une aide directe ou des bourses d'échange de droits d'émissions. « C'est un élément essentiel d'un accord. » nNous avons décidé la plus forte action jamais réalisée contre les paradis fiscaux.
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