L'Internet mobile à deux vitesses remplace l'illimité

C'est « la fin du faux illimité dans l'Internet mobile », se réjouit Michel Combes, le patron de Vodafone pour l'Europe. Du « faux » illimité parce que les offres incluent en général un plafond de données, jusqu'à présent le même pour tous. Or l'opérateur mobile britannique, numéro un mondial en chiffre d'affaires, est en train d'étendre à l'ensemble des pays où il est présent une tarification « différenciée » par volume et parfois par qualité de service. Par exemple, en Espagne, les clients professionnels peuvent être prioritaires en cas d'encombrement d'une cellule du réseau. Vodafone a aussi introduit « des formules à plusieurs niveaux de prix qui permettent aux clients de payer ce qu'ils consomment et de choisir le débit et le volume dont ils ont besoin » ... ou pour lesquels ils ont les moyens. « Les clients leur ont réservé un bon accueil », a assuré Michel Combes la semaine passée au DigiWorld Summit de l'Idate. Politique tarifaireFrance Télécom va se convertir à cette politique tarifaire, dont l'américain AT&Tmp;T et le britannique O2 furent les pionniers. « Sur les réseaux mobiles, nous devons adapter nos modèles de tarification à l'explosion du trafic de données », a déclaré Stéphane Richard, le directeur général de l'opérateur français, lors de la même conférence. « Il pourrait être proposé des offres ?data? segmentées en fonction des usages, permettant à nos clients de profiter de leurs services favoris de façon raisonnable tout en dissuadant les usages vidéos extrêmement intenses qui pénalisent l'ensemble des clients », a-t-il avancé. Mais Orange a déjà un peu commencé. Son forfait Origami Style lancé fin octobre, qui cible les jeunes, à 29 euros par mois, ne promet pas de surf illimité mais stipule « Internet, e-mails et 20 chaînes TV accessibles avec un débit 3G+, bloqués à 500 mégaoctets », quand les forfaits plus onéreux ont un plafond quatre fois supérieur (2 gigaoctets) au-delà duquel le débit est seulement réduit. Proposer une qualité de service moindre ou un accès prioritaire peut en revanche s'avérer plus délicat à expliquer aux clients. Cette politique tarifaire, qui introduit un Internet mobile à deux vitesses, permet aux opérateurs « de proposer un point d'entrée de gamme beaucoup plus abordable et une montée en gamme à nos clients lorsqu'ils en demandent plus », fait valoir Michel Combes. Si elle peut être une réponse à un risque de congestion des réseaux pour certains opérateurs, elle est surtout « une des meilleures tactiques pour monétiser la demande d'accès à leurs tuyaux », relève Steve Mather d'iSuppli. « Tous les opérateurs français ont des offres segmentées dans leurs cartons », croit savoir un consultant. Orange sera ainsi peut-être le premier à passer vraiment à l'acte.
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