« Ce mode d'accès à Facebook dépasse la sphère privée »

En décembre 2008, la société de services informatiques Alten renvoyait trois salariés pour des propos échangés sur Facebook. L'un deux a négocié une transaction, les deux autres ont contesté aux prud'hommes le licenciement pour faute grave. Dans son jugement rendu vendredi, le conseil des prud'hommes a confirmé le motif officiel du licencement : « Incitation à la rébellion contre la hiérarchie et dénigrement envers la société. » Les deux femmes avaient réagi au message que François M. avait écrit sur son « mur » (la page d'accueil d'un compte Facebook). Ce collègue disait avoir « intégré le club des néfastes », laissant entendre que la responsable du service considérait ainsi plusieurs collaborateurs. Première à répondre à ce message, Mme B. explique pour intégrer le « club », un « rite » devra être respecté : « vous devez vous foutre de la gueule de votre supérieure hiérarchique toute la journée et sans qu'elle sans rende compte. Ensuite il vous faudra lui rendre la vie impossible pendant plusieurs mois... ». Ce à quoi Mme S. répond : « Bienvenue dans le club mon cher François. »Toutes deux ont plaidé devant les prud'hommes qu'il s'agissait d'une discussion à « caractère privé » tenue sur « une page personnelle » de Facebook. Le conseil des prud'hommes constate que « François M. a choisi dans le paramètre de son compte de partager sa page Facebook avec « ses amis et leurs amis », permettant ainsi un accès ouvert (...). Ce mode d'accès à Facebook dépasse la sphère privée ». Ainsi le jugement estime qu'elles ont « abusé de leur droit d'expression et nuit à l'image de la société en raison des fonctions qu'elles exerçaient en qualité de chargées de recrutement les conduisant à être en contact avec des candidats et des futurs salariés ». J. b. J.
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