Les cadres tentés (malgré tout) par une renégociation de leur salaire

Les débuts d\'année sont souvent propices aux entretiens annuels et aux négociations salariales. Deux tiers des cadres ont déjà négocié ou s\'apprêtent à demander une augmentation. Cadremploi, site d\'emploi des cadres et des dirigeants, a mené une enquête portant sur les salaires et les perspectives d\'augmentation en 2013. Conscients du contexte économique qui ne favorise pas leurs aspirations, les cadres restent toutefois une majorité à vouloir tenter une renégociation de leur salaire en 2013. La moitié (51%) envisage même de négocier plus de 5% d\'augmentation.Les cadres français pessimistes quant à la hausse de leurs revenus cette annéeMais c\'est sans conviction profonde. Car dans le même temps 61% d\'entre eux pensent que leur salaire ne sera pas valorisé cette année. Quant à ceux qui espèrent une hausse malgré une conjoncture peu favorable, 42% l\'envisagent inférieure à 2%. Autant dire qu\'il s\'agit plus de tenter leur chance sans réel espoir d\'aboutir. Et 76% se disent prêts à aller voir ailleurs si leur négociation n\'aboutissait pas. Car il semble clair que, compte tenu des politiques de rémunérations peu enthousiasmantes, la seule véritable façon d\'augmenter ses revenus reste encore de changer d\'emploi. Vu le contexte, l\'affaire se corse encore un peu plus.Si la négociation reste plébiscitée, le salaire n\'est pas l\'unique source de motivationPour affûter leurs arguments avancés lors des négociations, près des deux tiers des cadres (61%) ont pour habitude de se renseigner sur plusieurs sites emploi et comparer les salaires de postes équivalents. « Les cadres, peu ou pas augmentés depuis trois ans, sont de plus en plus à l\'écoute des opportunités externes afin de faire évoluer significativement leur rémunération. Les propositions de postes, trouvées notamment sur les sites emploi comme Cadremploi.fr, correspondent soit à une réelle volonté de changement soit à un moyen de négocier leur augmentation auprès de leur hiérarchie. Décomplexés et toujours exigeants malgré le contexte, ils considèrent souvent le changement d\'emploi comme la seule façon de gagner plus », confirme Sophie Ak, directrice marketing de Cadremploi.fr. Reste que comme à l\'accoutumée dans ce genre d\'enquête, plus de la moitié des cadres (57%) affirment tout de même que le salaire n\'est pas la principale source de motivation au travail. Ils accordent notamment de l\'importance à la reconnaissance (16%), à la possibilité de télétravailler (16%) et de suivre une formation qualifiante (16%). Les avantages annexes entrent également en ligne de mire : le téléphone portable, les primes, l\'intéressement et le 13ème mois étant les plus souvent cités. Deux tiers des cadres sont favorables à la mise en place d\'une loi limitant la rémunération des grands patrons Le débat sur les rémunérations exorbitantes de certains aurait-il aiguisé l\'appétit des cadres ? Alors que certains dirigeants affichent des revenus annuels de plusieurs millions, l\'enquête met en exergue un certain ressentiment face aux écarts de salaires. En effet, dans un environnement économique et social tendu, 72% des cadres se déclarent « choqués » par les revenus des grands patrons du CAC 40. Trois sur quatre estiment ainsi « indécentes » les différences de revenus entre les grands patrons et les salariés. La même proportion précise notamment être partisan d\'une loi limitant la rémunération des dirigeants : 44% plutôt favorables et 26% tout à fait favorables. Une proposition qui figurait dans le programme de François Hollande et déjà appliquée dans les entreprises publiques depuis juin dernier. 
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