SFR relance la guerre des prix ... mais la déplore !

« Le réseau avance, les prix reculent. » C’est le nouveau slogan de SFR, qui baisse ce mardi les prix à la fois de ses abonnements classiques, les formules Carrées, de 10 euros par mois en moyenne, et fait évoluer la gamme de sa marque low-cost Red. La filiale de Vivendi devient « l’opérateur le moins cher du marché en termes de rapport qualité/prix » avance son PDG Stéphane Roussel, dans une interview au « Parisien. » Dans cette nouvelle grille, pas toujours très lisible entre les déclinaisons avec ou sans téléphone, avec ou sans remise pour abonnés à la Box (voir le communiqué), on note par exemple que le forfait « de référence » incluant appels et SMS illimités avec 2Go de données (y compris en 4G) tombe à de 49,99 euros à 39,99 euros par mois (avec mobile et engagement de 24 mois) et de 39,99 euros à 29,99 euros sans mobile sur 12 mois. Ces tarifs s’appliquent aux nouveaux clients comme aux abonnés actuels, qui en bénéficieront sans réengagement et « vont recevoir une communication personnalisée dans les semaines à venir » indique SFR. Soit l’envoi de près de 2 millions de courriers ! L’opérateur procède donc à un « repricing » complet, une remise à plat de toute sa base d’abonnés. Orange et Bouygues Telecom obligés de répliquer « Le phénomène de repricing chez les opérateurs mobiles en France va être plus significatif que prévu » font valoir les analystes d’Oddo qui risquent de revoir leur estimation de baisse du revenu moyen par abonné (contre un recul de 10% de l’Arpu en 2013). Ils estiment que « France Télécom et Bouygues Telecom devraient être obligés de répliquer en termes de baisse des prix : Orange avait des prix en ligne avec ceux de SFR et Bouygues était près de 5 euros plus bas, se retrouvant désormais 5 euros plus haut. » D’ailleurs, ce mardi, les titres Bouygues et France Télécom signent les plus fortes chutes du CAC 40 (-3% et -2,7% respectivement), l’action Vivendi cède 1,7% et Iliad 0,6%.Accélération dans le low-cost avec Red Du côté des offres low-cost, SFR passe à la vitesse supérieure en créant un nouveau forfait Red intermédiaire à 11,99 euros par mois incluant appels et SMS illimités et 50 Mo de données et donne accès à la 3G+ à 42 Mb/s aux clients de l’offre à 19,99 euros (3Go). Il ajoute aussi une option pour bloquer le forfait d’entrée de gamme à 4,99 euros pour 2 euros de plus (soit 40% de plus tout de même !). SFR pense que Red comptera 800.000 clients fin janvier, « soit autant que Sosh d’Orange » seoln le PDG. Sosh a près de 800.000 clients à fin décembre a indiqué la semaine dernière Stéphane Richard, le PDG de France Télécom Orange.« SFR va mieux et a très bien terminé l’année » Stéphane Roussel indique au Parisien que « SFR va mieux, ça va même bien : nous avons très bien terminé 2012 », laissant entendre que le numéro deux français des télécoms, qui avait légèrement relevé ses prévisions en novembre mais met en place un plan de départs volontaires portant sur 1.123 opstes (et 267 créations), a digéré l’arrivée de Free Mobile un an après. « Il y a une forte demande pour le très haut débit », en référence à la 4G, ajoute le PDG. Cependant, alors que l’opérateur relance lui-même la baisse des prix, Stéphane Roussel pense « qu’aujourd’hui les prix sont tombés trop bas. C’est dangereux pour la filière, l’emploi et l’investissement » : en novembre dernier, il affirmait même que les opérateurs français avaient « les tarifs les plus bas du monde. » Il prédit « 12 à 18 mois encore difficiles pour notre industrie. »Pas de fusion, mais du partage de réseaux Des mois difficiles qui ne déboucheraient pas forcément sur une consolidation du secteur. En effet, Stéphane Roussel répète que « SFR n’est pas à vendre et ne l’a jamais été. » Pourtant, Jean-François Dubos, le président du directoire de la maison-mère, a déclaré le mois dernier que « l’avenir de Vivendi s’inscrit dans les contenus et les médias » et qu’il y a « trop d’opérateurs en Europe. » Mais alors que le gendarme de la concurrence a prévenu que plusieurs scénarios de rapprochement dans les télécoms en France étaient clairement impossibles (dont un mariage SFR/Free), « il n\'est pas non plus question de fusion » affirme aujourd’hui Stéphane Roussel. « La seule chose qui soit envisageable, c\'est le partage des moyens techniques sur une partie du réseau » : sur ce point, Jean-François Dubos avait lu aussi fait valoir que Vivendi « [attendait] l\'avis de l\'Autorité de la concurrence sur la mutualisation des réseaux. Pour SFR, cela pourrait être une direction intéressante. » Cela signifie-t-il que les discussions avec Numericable sont arrêtées ? « Une telle fusion pourrait revenir sur le devant de la scène » considèrent toutefois les analystes d’Oddo. « La mutualisation des réseaux est une piste intéressante qui permettra à tout le monde d’améliorer ses résultats » a déclaré la semaine dernière récemment Xavier Niel, le fondateur de Free.  
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