Pourquoi Opel, allié de PSA, est prié de se restructurer fissa

Alors que PSA et Opel doivent annoncer en principe jeudi à Bruxelles un resserrement de leur alliance, le président du conseil de surveillance de la filiale allemande de GM menace. Steve Girsky, qui assume en outre les fonctions de vice-président du groupe GM et président par intérim de GM en Europe, a prévenu ce mardi qu\'il fermerait l\'usine de Bochum plus tôt que prévu, si un accord sur le plan de redressement du constructeur de Rüsselsheim n\'était pas trouvé en février avec le personnel. \"Si nous ne parvenons pas à un accord dans les négociations, nous allons logiquement nous en tenir au plan existant de garantie des usines. Ce contrat court jusqu\'à fin 2014\", ce qui veut dire que l\'usine de Bochum pourrait fermer \"dès le 1er janvier 2015\", a déclaré Steve Girsky dans une lettre au personnel assez brutale, qui a été rendue publique. En décembre, Opel avait annoncé vouloir mettre fin à la production de voitures sur ce site après 2016. Cette date butoir dépend toutefois de la signature d\'un accord avec les partenaires sociaux sur un plan d\'avenir pour aider Opel à se redresser après plus d\'une décennie de pertes.Pas d\'équilibre financier \"avant le milieu de la décennie\"Or, les négociations, qui viennent de reprendre ce mardi à Bochum, traînent depuis juin dernier. \"La situation du marché automobile européen est toujours aussi catastrophique\", a souligné le dirigeant. \"Chez Opel, la situation est toujours aussi difficile\". Le constructeur en crise structurellle ne prévoit pas l\'équilibre financier \"avant le milieu de la décennie\", a-t-il rappelé. Opel n\'a fait que reporter d\'année en année ses prévisions de sortie du rouge, au grand dam de GM, exaspéré devant cette situation. Le consortium de Detroit prévoit rien de moins que 1,5 à 1,8 milliard de dollars (1,1 à 1,4 milliard d\'euros) de perte opérationnelle sur le Vieux continent cette année! Et 2013 sera \"un peu meilleur\", sans plus, affirmait récemment le groupe du Michigan. GM avait déjà failli vendre Opel en 2009, avant de faire une complète volte-face au dernier moment, provoquant la colère de Berlin devant la brutalité du revirement.Le marché ne va pas aiderIl est \"non seulement irréaliste, mais aussi illusoire de croire que le marché va se reprendre rapidement et qu\'il va nous aider à nous sortir de cette situation\", a encore martelé le président du conseil de surveillance. \"Nous devons trouver des solutions pour devenir plus flexibles, réduire la bureaucratie et les coûts dans tous les sites allemands et toutes les unités de l\'entreprise. GM est prêt à soutenir financièrement Opel du moment que nous nous restructurons en Allemagne pour redevenir compétitifs et rentables\", a-t-il ajouté.Chevrolet en vogueChevrolet, la marque que GM met désormais sur le devant de la scène mondiale avec notamment des produits \"made in Korea\", taille des croupières en Europe à Opel, avec des véhicules sur les mêmes plates-formes mais bénéficiant d\'un meilleur rapport prestations-équipements-prix. La marque Chevrolet détenait, en 2012, 1,4% du marché de l\'Union européenne (contre 1,3% un an auparavant) alors même qu\'Opel et sa marque-sœur britannique Vauxhall chutaient à 6,8% de pénétration (contre 7,4% en 2011... et plus de 10% il y a dix ans). Un comble. Déficit chroniquePiégé par des surcapacités dont il n\'arrive pas à se dépêtrer malgré des plans de restructuration répétés, Opel est en chute libre sur le marché d\'outre-Rhin, absent des pays émergents, avec une médiocre image et des retards technologiques faute d\'investissements. Opel ne bénéficie pas de la flatteuse réputation «germanique» attachée aux produits Volkswagen, BMW, Mercedes. Malgré ses efforts publicitaires pour le faire croire. Opel souffre, de plus, d\'une crise de son management. Il aura consommé quatre patrons opérationnels en trois ans!Rapprochement critiquéPSA et GM ont noué une alliance en février dernier. Ils ont annoncé à ce jour la mise en commun des achats et des plates-formes communes entre le français et Opel. Un rapprochement critiqué par les experts, vu la situation compliquée d\'Opel et celle, non moins difficile de PSA, qui consomme 200 millions d\'euros de cash par mois. PSA doit dévoiler à la mi-février des résultats financiers (au titre de 2012) qui devraient être très mauvais.
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