Le consensus s'annonce difficile au sommet européen

Le menu du Sommet des chefs d'État européens qui se tiendra jeudi et vendredi s'annonce fourni. Outre la Libye, le nucléaire et ce serpent de mer qu'est la gouvernance dans la zone euro, d'autres problèmes viendront compliquer les négociations.Il y a d'abord la crise politique au Portugal. « Les craintes des investisseurs se concentrent sur la question d'une demande d'aide à court terme », indique Cyril Regnat, stratégiste taux chez Natixis. Le taux à 5 ans portugais grimpait mardi de 28 points de base, à 7,98 %, après avoir atteint un record de 8,02 %. Ce mercredi, le Parlement portugais se prononce sur le projet de budget, qui contient de nouvelles mesures de rigueur pour réduire les dépenses publiques. Or les socialistes au pouvoir n'ayant pas la majorité absolue, et l'opposition ayant signifié qu'elle voterait contre, le sort du Premier ministre, José Socrates, semble scellé. Pedro Passos Coelho, le leader du PSD, de centre droit, a indiqué qu'en cas de victoire à des élections anticipées, il n'excluait pas de faire appel à une aide internationale si c'était nécessaire.Inquiétude des marchésOutre le Portugal, l'autre sujet d'inquiétude concerne l'Irlande, Sur les marchés obligataires, la fébrilité restait de mise mardi malgré les précisions apportées lundi soir concernant le futur mécanisme européen de stabilité. La rumeur d'un défaut de l'Irlande sur le paiement d'un de ses coupons, bien qu'infondée, a fait instantanément bondir le taux à 2 ans irlandais de près de 100 points de base, à 10,18 %, avant d'être démentie par le gouvernement. Les marchés se sont alors inquiétés de la santé des banques irlandaises, et l'établissement nationalisé Allied Irish Banks a dû confirmé qu'il paierait comme convenu ce mercredi les intérêts sur sa dette.Enfin, un autre membre devrait perturber les négociations sur l'augmentation du fonds d'aide européen de 250 milliards d'euros à 440 milliards d'euros : la Finlande, notée AAA. Le pays est en pleine campagne électorale, et l'un des thèmes en poupe est le refus de donner un seul euro pour aider les autres membres. Qui plus est, le Premier ministre doit avoir l'aval du Parlement. « Les hommes politiques européens sont devenus des intermédiaires qui doivent trouver un compromis entre l'électeur finlandais et l'électeur portugais. Quels que soient les efforts de ces intermédiaires, il va être difficile de trouver un accord, car aucun des deux ne veut payer », considère Maurice de Boisséson, chez Octo Finances.Robert Jules et Julien Beauvieux(Lire également page 18)
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