La gestion démunie face au risque de contrepartie

Aujourd'hui encore, l'ensemble du secteur financier s'escrime à appréhender les réglementations et les normes applicables à ce secteur en vue d'améliorer la gestion des risques de contrepartie. En effet, plutôt que d'adopter une approche passive, il appartient aux gestionnaires de fonds d'opérer une analyse de leurs procédés internes et de leurs problèmes opérationnels en partant de zéro à l'aide des données mises à leur disposition.Chaque gestionnaire de fonds a sa propre perception du risque de contrepartie. Aux premières heures de la gestion de fonds, les hiérarchies de contrepartie n'existaient pas. Par exemple, Goldman Sachs à Londres et Goldman Sachs à New York étaient considérées comme deux entités distinctes. À mesure que le marché a évolué, les hiérarchies ont commencé à se développer jusqu'à intégrer la société mère au niveau supérieur, avec une diffusion descendante des ressources jusqu'aux subventions octroyées aux autres entités rattachées à la société mère. Chaque interdépendance au sein de la hiérarchie était et reste ouverte aux interprétations.À défaut de rectifier les principes fondamentaux des hiérarchies de contrepartie, il apparaît essentiel de centrer l'attention sur les données à la base de la structure. L'injection des données de contrepartie et leur harmonisation avec les données internes permettent aux fonds de diagnostiquer leur niveau de risque.En outre, il convient de mettre en place et d'adopter des normes afin de mettre en relation les données issues de tous les bureaux, catégories d'actifs et entités. Associer un chiffre au degré d'exposition au risque de contrepartie est crucial. Les partenaires, tout comme les autorités de contrôle, attendent désormais des institutions qu'elles tiennent ce chiffre à disposition en permanence. Les données de qualité médiocre sont le présage de décisions peu pertinentes.La qualité des données est en effet indispensable à l'identification du risque de contrepartie. Plus l'entreprise est importante, plus il est difficile de synchroniser les données stockées séparément à divers échelons de l'organisation. Les entreprises alignent les données provenant de plusieurs sources, internes comme externes, en vue de proposer une vision globale du risque et d'en connaître mieux les contreparties. Elles se voient néanmoins confrontées à un certain nombre d'écueils dans leur capacité à regrouper puis à répartir les données vers toutes les applications qui utilisent ces données.Par exemple, dans le cas des dérivés OTC, il ne s'agit pas simplement d'acheter les informations immédiatement disponibles portant sur le risque de contrepartie et d'attendre qu'une contrepartie centrale élimine les risques. Cela s'applique également à d'autres catégories d'actifs dans la mesure où il convient d'intégrer les données à d'autres ramifications de l'entreprise.L'idée est séduisante, mais par où commencer ? Une plate-forme de données centrale, correctement organisée et gérée, fournit aux gestionnaires de fonds les outils nécessaires pour atténuer le risque de contrepartie moyennant l'intégration de nombreuses sources de données qui fournissent différents types de données. Une fois les données nettoyées et correctement acheminées, les investisseurs peuvent ajuster au mieux le réglage de leurs moteurs de gestion interne des risques afin d'éviter les dysfonctionnements coûteux.Qu'en est-il des normes ? La bonne qualité des données ne constitue qu'une moitié de l'équation lorsqu'il est question de résoudre le problème du risque de contrepartie. La mise en place de systèmes et de procédés doit primer sur le glanage manuel de données disparates. La saisie manuelle de données augmente le risque d'erreurs et ne présente pas un profil de risque complet.L'adoption imminente de réglementations sera l'élément moteur principal qui incitera les gestionnaires de fonds à s'attaquer au problème de la gestion de données. Les nouvelles réglementations imposeront aux entreprises de fournir des pistes d'audit exhaustives pour attester d'une transparence totale. Avec l'entrée en vigueur de ces nouvelles règles, il apparaît essentiel d'analyser les données afin d'en garantir la qualité et la validité. Une fois les données nettoyées, elles pourront être combinées à d'autres ensembles de données pour former une piste d'audit intégrée.En attendant la mise en place et l'adoption complètes de ces réglementations, les entreprises doivent faire preuve d'anticipation et prendre ces initiatives en interne en vue de minimiser le risque. Les corrections rapides et les solutions temporaires ne sont pas une réponse suffisante. L'automatisation de la circulation des données entre les sources permet d'éliminer les saisies de données en double et de détecter les doubles emplois de données issues de plusieurs sources.La gestion du risque de contrepartie représente aujourd'hui l'un des plus importants problèmes d'ordre commercial et opérationnel rencontrés par les gestionnaires de fonds. Les entreprises se doivent de renforcer leurs bases de calcul du niveau de risque en continuant à investir dans la mise en oeuvre de contrôles internes et de processus systématiques appropriés.L'accès à des données nettoyées de qualité revêt une importance capitale. La solution au problème de gestion centralisée du risque pourra se manifester par l'entremise de changements réglementaires contraignant les entreprises à mettre certaines mesures en oeuvre. Toutefois, il leur revient de prendre les premières mesures afin d'assurer leur survie.
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