Le ciel en pleine guerre des alliances

Voilà treize ans que les alliances du ciel existent. Mais jamais, depuis, la bataille entre les trois grandes alliances mondiales, Oneworld, Skyteam et Star Alliance n'avait été aussi féroce qu'aujourd'hui. Depuis le début de l'année, les adhésions (ou les intentions) se sont multipliées dans les trois camps : Japan Airlines et l'indien Kingfisher Airlines ont choisi Oneworld de British Airways et American ; China Eastern, Vietnam Airlines, et vendredi le roumain Tarom ont opté pour le camp d'Air France-KLM, Skyteam, pendant que le brésilien TAM et prochainement le grec Aegean ont rejoint Star Alliance de Lufthansa et United. « Les alliances sont une façon de structurer le secteur puisque les fusions au-delà des frontières restent impossibles », a indiqué mardi à New-York le directeur général d'Air France-KLM Pierre-Henri Gourgeon, lors du dixième anniversaire de Skyteam. Dans l'impossibilité financière et réglementaire de créer des réseaux de vols globaux pour répondre aux besoins des entreprises, les transporteurs unissent en effet leurs forces. Ils ont combiné leurs réseaux à travers des aéroports de correspondances (hubs) et les ont rendu commercialisables à tous les membres. Ceci par le biais d'accords de partage de codes, une technique qui permet à une compagnie de placer son numéro de vol sur des lignes d'un partenaire. Joint-ventures bilatéralesAinsi, à moindre frais chaque transporteur étend son réseau de manière considérable. Mieux, au sein de chaque groupement, des membres multiplient les joint-ventures bilatérales comme Air France-KLM/Delta (et Alitalia en juillet). Sans liens capitalistiques dans l'aérien, elles permettent de partager les coûts et les recettes sur un plan de vol défini avec des prix et des horaires harmonisés. « Une sorte de fusion virtuelle », résume Pierre-Henri Gourgeon.Aujourd'hui, les alliances représentent près de 70 % du trafic mondial (hors low-cost). Star Alliance (27 membres) arrive en tête, avec près de 30 % du marché, suivie par Skyteam (13 membres) et Oneworld (11 membres), avec une part de 20 % chacune. L'alliance d'Air France met les bouchées doubles. « Nous visons une vingtaine de compagnies dans les trois à quatre ans », explique le responsable des alliances d'Air France, Dominique Patry, qui cherche notamment un allié en Inde parmi Jet Airways et la low-cost Indigo, mais aussi « une ou deux compagnies en Amérique latine ». Chacune des alliances tente de réduire ses points faibles. Ainsi Star Alliance, se focalise sur l'Afrique et l'Amérique centrale et les Caraïbes, tandis que Oneworld met l'accent sur la Chine et le Brésil.Fabrice Gliszczynski, à New-York70% C'est la part du trafic mondial des alliances aujourd'hui.
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