Concentration en vue dans les semi-conducteurs

L'allemand Infineon qui se dit ouvert à d'importantes acquisitions, la rumeur d'un rachat du britannique ARM qui refait surface... L'heure d'un nouveau mouvement de concentration semble avoir sonné dans l'industrie des semi-conducteurs. Un secteur où les fusions et acquisitions se sont écroulées l'an dernier, tombant de 11,2 milliards de dollars en 2008 à 3,2 milliards, selon les données du cabinet Dealogic. Il faut dire que, crise économique oblige, l'heure n'était pas à l'audace pour les fabricants de semi-conducteurs, occupés à réduire leurs capacités de production afin de s'adapter à une demande en chute libre.Aujourd'hui, la donne est différente. Invoquant la reprise des ventes de serveurs informatiques, d'ordinateurs, d'automobiles, ainsi que la demande toujours forte de smartphones, le bureau de recherche Gartner table sur une envolée de 27 % du marché mondial des semi-conducteurs en 2010, à 290 milliards de dollars. De quoi redonner confiance dans l'avenir aux fabricants de semi-conducteurs. De plus, leurs efforts de restructuration de l'an passé permettent aux quatre principaux acteurs mondiaux - au premier rang desquels l'américain Intel - d'afficher une trésorerie de quelque 30 milliards de dollars. renchérissement des coûtsGrâce à cette marge de manoeuvre financière retrouvée, les fabricants de semi-conducteurs pourraient procéder à une croissance externe bienvenue dans un contexte de renchérissement des coûts de production. Leurs clients exigent, en effet, des puces toujours plus petites et plus puissantes, ce qui a pour conséquence de fragiliser les fabricants les plus modestes. Ces derniers se trouvent dans une situation d'autant plus délicate que les cycles de vie des produits électroniques raccourcissent. Les puces se trouvent donc rapidement obsolètes. Pour autant, lors de la journée investisseurs de Texas Instruments, début juin, Rich Templeton, directeur général du groupe américain, a plaidé en faveur de petites acquisitions ciblées, estimant que la concentration du secteur ne devait pas forcément passer par de grandes opérations. Pour le dirigeant, plus que la taille, c'est la capacité d'innovation qui importe. En témoigne le dernier rapprochement en date : l'américain Microchip Technology a racheté Silicon Storage Technology en février, pour 275 millions de dollars seulement, mais cette opération a permis à l'acquéreur de mettre la main sur les 360 brevets de la cible. Parmi les technologies les plus porteuses figurent le Wi-Fi et le Bluetooth, ce qui conduit certains analystes financiers à considérer le fabricant de puces sans fil Atheros Communications comme une cible potentielle. Freescale, axé sur les équipements mobiles, pourrait bien en être une autre. Christine Lejoux
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