Société fétiche de Ségolène Royal, le carrossier Heuliez à nouveau menacé

Les 287 salariés de l\'équipementier Heuliez SAS, entreprise fétiche de la présidente du Conseil régional de Poitou-Charentes Ségolène Royal, pourraient bientôt être fixés sur leur sort, après une audience décisive lundi devant le tribunal de commerce de Niort (Deux-Sèvres), destinée à examiner d\'éventuelles offres de reprise. La société est  à l\'agonie depuis six ans, avec trois dépôts de bilan.Pas d\'offre valable à ce stadeHeuliez - qui comptait encore 3.000 employés au milieu des années 2000 - pourrait être liquidé dès la fin septembre. C\'est ce qui a été annoncé aux salariés jeudi, au lendemain d\'une réunion ayant rassemblé au ministère du Redressement productif des représentants du personnel et de la région Poitou-Charentes. Trois repreneurs sérieux se sont montrés intéressés : l\'équipementier espagnol Cosmos XXI, un investisseur allemand, Matthias Bittner, et un Français, l\'ingénieur automobile Christian de Léotard, pour fabriquer des \"voitures à six roues\"; mais, à ce stade, ils n\'ont pas présenté \"d\'offres valablement exprimées\". L\'entreprise est en attente d\'un contrat éventuel de sous-traitance avec le groupe Volkswagen, lequel devrait prendre sa décision au plus tard en novembre. Ce qui risque d\'être trop tard.Situation paradoxaleHeuliez, placé en redressement judiciaire le 11 avril, avait six mois pour trouver une solution. Au-delà de ce délai, la liquidation judiciaire doit être prononcée. C\'est dans ce contexte que le Conseil régional de Poitou-Charentes a voté, le 13 septembre, en faveur de la création d\'une société d\'économie mixte (SEM), dont le but serait de soutenir l\'entreprise, déjà sauvée par la région en 2009 avec, à l\'époque, une entrée dans le capital à hauteur de cinq millions d\'euros et plus tard une avance remboursable de 2,8 millions.En attente d\'un contrat Volkswagen\"On n\'a pas le droit de laisser tomber Heuliez\", a déclaré une fois de plus Ségolène Royal aux élus. \"Seule la région peut maintenir Heuliez à flot en attendant une éventuelle commande. Il y a un contexte transitoire à aménager. Il faut tenir en attendant\", a-t-elle ajouté. Cette SEM, dotée d\'un capital de 650.000 euros, a pour mission de maintenir le potentiel d\'activité du site en évitant son démantèlement. Même s\'il pourrait n\'y rester qu\'une vingtaine de salariés, elle éviterait la disparition d\'Heuliez dans l\'attente de la réponse de Volkswagen.Rien à voir avec Mia ElectricCette société Heuliez SAS est  aujourd\'hui distincte du fabricant de voitures électriques Mia Electric, né également des décombres du carrossier Heuliez. Une femme d\'affaires franco-coréenne, Michelle Boos, a fait son entrée au début de l\'été chez Mia Electric avec un consortium d\'investisseurs, Focus Asia. Le fabricant de voiturettes électriques  a été également maintenu à flot par la région et l\'argent public. Cette société compte 220 salariés aujourd\'hui, mais les ventes n\'ont jamais décollé, malgré les proclamations enthousiastes de Ségolène Royal.337 véhicules à peineEn 2012, Mia Electric a vendu 337 véhicules seulement dans l\'Hexagone.  Très, très loin des 12.000 unités totales chaque année naguère escomptées officiellement, non sans un manque total de réalisme! Pour 2013, le fabricant espère compter sur les commandes de la centrale d\'achat public UGAP, qui a annoncé l\'achat sur trois ans de 500 Mia quatre places. Mia Electric espère atteindre l\'équilibre financier l\'an prochain. La production avait été arrêtée par le précédent propriétaire, l\'allemand Edwin Kohl, qui a cédé ses 88% du capital, le reste étant détenu par la région Poitou-Charentes. Bref, le triste feuilleton de l\'ex-groupe Heuliez n\'est pas terminé.
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