Les gestionnaires de fonds sont très exposés sur les marchés actions

Les nouvelles mesures d'assouplissement quantitatif de la Fed redonnent le goût du risque aux investisseurs. Selon une étude de Bank of America-Merrill Lynch réalisée auprès de 302 gestionnaires de fonds publiée la semaine dernière, le sentiment haussier sur les marchés financiers a retrouvé ses plus hauts du mois d'avril 2010. Un sentiment positif qui a poussé, d'une manière générale, les spécialistes à réinvestir massivement en actions. La part allouée à cette classe d'actifs est passée de 27 % en octobre à 41 % en novembre. Revers de la médaille, les niveaux des liquidités des gérants ont atteint un plus bas depuis sept ans.D'après l'étude, les gestionnaires d'actifs ont asséché leurs réserves de liquidités pour n'avoir, en moyenne, plus que 3,5 % d'avoirs en cash. Chez Aviva Investors, le responsable des investissements, Pascal Heurtault, confirme ainsi que leurs fonds actions sont investis à 100 %. Au sein d'Aberdeen AM, on reconnaît aussi être très nettement exposé aux actions. « Le niveau de cash ne reflète pas forcément la réelle exposition des fonds » nuance, Philippe Troesch, son directeur des investissements. Et d'ajouter : « les liquidités ont pu être utilisées dans l'achat de put (options de vente) pour se protéger à la baisse d'ici la fin de l'année ». Reste que Bank of America-Merrill Lynch juge « dangereusement bas » les niveaux de liquidités des fonds de gestion. Ce manque de marges de manoeuvre rend les investisseurs vulnérables à des événèments exceptionnels comme un approfondissement de la crise des dettes souveraines en Europe ou un rally sur le dollar. « Les investisseurs étant plutot surexposés sur les marchés actions, toute déception pourrait être sanctionée par une assez forte correction » résume Philippe Troesch. Car, comme le rappelle Romain Boscher, directeur de la gestion de Groupama AM, les liquidités jouent un rôle d'amortisseur. Ce dernier se veut néanmoins confiant. Pour lui, le faible niveau de liquidités se justifie par un environnement de taux faibles, et donc peu rémunérateurs. A cela s'ajoute un contexte plus favorable pour les actions. Selon lui, la volatilité est revenue à des niveaux plus « contenus », et cela se traduit par une reprise des souscriptions alors même que les performances des indices redeviennent, globalement, positives depuis le début de l'année. D'ailleurs, l'étude BofA indique que les investisseurs reviennent sur les actions de la zone euro en dépit des risques sur les dettes souveraines. « Malgré la crise irlandaise, il n'y a pas eu de mouvement vers les taux d'états allemands, ni d'effondrement des marchés actions », renchérit Pascal Heurtault.
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