Les positions acheteuses en euros fondent comme neige au soleil

La première phase du dénouement de la crise irlandaise aurait théoriquement dû déboucher sur un vif rebond de l'euro face au dollar, en validant pour la deuxième fois, après le sauvetage de la Grèce, le fonctionnement du fonds de stabilité financière mis en place en mai par l'Union européenne et le FMI et en réduisant le risque de contagion au Portugal, voire à l'Espagne, des turbulences qui secouent maintenant la verte Erin. Pourtant, la monnaie unique n'en a que très momentanément profité, s'installant dans la partie base de la fourchette de transactions dans laquelle elle évolue depuis l'annonce début novembre du nouveau programme d'assouplissement quantitatif de la Réserve fédérale, soit 1,3450 à 1,4280 dollar pour un euro. L'euro est initialement remonté jusqu'à 1,3785 dollar lundi, mais la baudruche s'est vite dégonflée jusqu'à le faire reculer en dessous de 1,36.Cours moyen à 1,36 mi-2011S'agit-il, appliqué au dollar, d'un nouveau « conundrum », l'énigme qu'évoquait Alan Greenspan au milieu de la décennie s'agissant alors des taux d'intérêt ? Sans doute pas. Les acteurs du marché des changes se sont tout simplement « rabibochés » avec le dollar qu'ils avaient survendu de fin août à début novembre, dans l'attente de connaître les modalités du « QE2 ». Ils se démarquent ainsi des politiques de tous bords qui n'ont de cesse de critiquer les choix de Ben Bernanke et de ses pairs et de conspuer la nouvelle vague de rachats de 600 milliards de dollars d'emprunts d'Etat jugée inutile et même dangereuse. Les opérateurs, eux, lui donnent le bénéfice du doute et espèrent que le QE2 va dynamiser la croissance de l'oncle Sam, justifiant leur confiance retrouvée dans le billet vert. Les preuves de ce retour en grâce du dollar ne manquent pas. Sur le marché à terme de Chicago, les positions longues (acheteuses) en euros des fonds d'investissements ont fondu comme neige au soleil. Selon les dernières statistiques de la CFTC - la Commodity Futures Trading Commission qui n'est autre que le régulateur américain -, elles sont retombées à 8.606 contrats le 16 novembre, contre 28.283 une semaine auparavant et un record de l'année de 48.243 contrats le 8 octobre. Dans la foulée, les stratèges change des grandes banques ont radicalement modifié leurs scénarios. Les anticipations de baisse du dollar ont disparu des prévisions à moyen terme. Les pronostics des 38 experts du panel de l'agence Bloomberg font désormais ressortir un cours moyen du billet vert à 1,36 pour un euro à la mi-2011. Parmi les plus optimistes, UBS, l'un des deux géants des transactions de change, voit même l'euro à 1,30 dollar dans un mois.
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