L'influence des « faucons » grandit à la Banque d'Angleterre

Depuis près de deux ans, la perspective d'une remontée du taux directeur de la Banque d'Angleterre (BoE) n'a jamais été aussi proche. Selon les « minutes » du dernier conseil de politique monétaire de la banque centrale, un nouveau « faucon » est venu grossir les rangs des adeptes d'un durcissement monétaire britannique pour mater l'inflation. Après Andrew Sentance, qui réclame depuis juin un relèvement du principal taux d'intérêt directeur de la BoE collé à un plancher historique de 0,5 %, puis Martin Weale en janvier, le chef économiste de l'institution, Spencer Dale, a lui aussi voté en ce sens le 10 février, précise le compte rendu publié ce mercredi. Dopée par la perspective du relèvement du loyer de l'argent, la livre sterling a temporairement bondi jusqu'à 1,627 dollar, effleurant ainsi le plus haut de 2 mois atteint le 3 février, quand l'indice d'activité du secteur des services avait atteint son meilleur niveau depuis mai 2010.voix discordantesL'euro a lui aussi touché son plus haut niveau depuis le 3 février, à 1,378 dollar, alors que le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, a répété que l'institution ferait le nécessaire pour tempérer l'inflation, supérieure depuis 2 mois à 2 %. « Alors que la crédibilité [de la BoE] à combattre l'inflation est de plus en plus en jeu, nous pensons que le conseil de politique monétaire va probablement procéder à une première hausse de taux d'ici l'automne, et peut-être même avant », explique Jean-Michel Six, chef économiste chez Standard and Poor's.Le gouverneur de la BoE, Mervin King, avait certes laissé entendre la semaine dernière que les voix au sein du conseil étaient de plus en plus discordantes. Mais la fermeté vis-à-vis de l'inflation d'Andrew Sentance, qui a pour la première fois réclamé une hausse de taux de 50 points de base à 1 %, a fait plus d'émules que ne le laisse penser le vote. « Parmi les membres qui ne sont pas favorables à une hausse de taux, certains ont estimé que les arguments en faveur d'une hausse ont cependant gagné en force », souligne les « minutes ». Néanmoins, les membres du conseil « ont souligné qu'il faudrait attendre de voir si le ralentissement de la croissance lié aux chutes de neige au dernier trimestre était temporaire », ce qui « suggère que les chiffres du PIB du premier trimestre [publiés le 27 avril, Ndlr] seront suivis de près », note Alan Clarke, économiste chez BNP Paribas. La BoE est en effet en position délicate. Alors que l'inflation a atteint 4 % sur un an en janvier, le double de l'objectif de la BoE, le PIB s'est contracté de 0,5 % au quatrième trimestre, et les observateurs craignent que la politique de rigueur drastique du gouvernement ne mette en péril la reprise. Dans ce contexte, Adam Posen a une fois de plus fait bande à part en votant en faveur d'une extension du programme d'assouplissement quantitatif de 200 milliards de livres de la BoE, afin de maintenir les taux d'intérêts à long terme à bas niveau et stimuler l'économie.
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