HP doit s'adapter à la nouvelle donne du secteur informatique

Ce n'est pas dans une grande sérénité que le nouveau président de HP va peaufiner la présentation de sa stratégie aux analystes financiers et à la presse, prévue pour le 14 mars à San Francisco. La Bourse a infligé, ce mercredi, un camouflet à Leo Apotheker, arrivé aux commandes du géant américain de l'informatique le 1er novembre, en sanctionnant les résultats du premier trimestre de l'exercice 2010-2011 par une chute de 10 % du cours, en séance. Le numéro un mondial de la technologie, en termes de chiffre d'affaires, a achoppé sur son objectif d'activité, avec des revenus de 32 milliards de dollars au premier trimestre 2010-2011 (clos le 31 janvier), certes en hausse de 3,8 %, mais inférieurs aux 33 milliards prévus. D'accord, à 2,6 milliards de dollars, le bénéfice net, en progression de 16 %, dépasse les attentes, mais essentiellement grâce à des réductions de coûts. Surtout, HP a abaissé son ambition de chiffre d'affaires pour l'ensemble de l'exercice 2010-2011, à 131,5 milliards de dollars, au lieu de 133,5 milliards.C'est principalement la division PC (personal computers) qui est à l'origine de la contreperformance du premier fabricant mondial d'ordinateurs, également présent dans les serveurs, les imprimantes et les services. Les ventes de PC aux particuliers ont plongé de 12 %. Il faut dire que l'ensemble du secteur informatique est secoué par la fin du règne du PC. Concurrencés par les tablettes tactiles et les smartphones, les ordinateurs personnels pèseront moins de la moitié des ventes mondiales de matériel informatique dès cette année, selon le cabinet Deloitte (« La Tribune » du 7 février). Offres globalesHP a si bien conscience de cette nouvelle donne que le groupe a présenté début février deux smartphones et une tablette, le TouchPad, fonctionnant avec le système d'exploitation WebOS de la société Palm, rachetée l'an dernier par HP. Mais rien ne dit que le groupe parviendra à faire son trou sur les marchés très concurrentiels des smartphones et des tablettes. C'est d'ailleurs moins sur le matériel (hardware) que sur les logiciels (software) que Leo Apotheker devrait insister, lors de la présentation de sa stratégie, le 14 mars. Dès son arrivée, l'homme, ancien président de l'allemand SAP, numéro un européen des logiciels, avait indiqué qu'il souhaitait doubler, voire tripler « à terme », la part des logiciels dans le chiffre d'affaires de HP, actuellement limitée à 3 % environ. Et ce, pour deux raisons. D'abord, les ventes de logiciels dégagent une rentabilité opérationnelle cinq fois supérieure à celle des PC. Ensuite, un nombre croissant de clients souhaitent des offres globales, combinant hardware et software. Les constructeurs informatiques doivent donc évoluer vers un modèle tout-en-un.
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