L'Allemagne pose ses conditions à un plan d'aide à la Grèce

L'Allemagne accepte enfin d'examiner le principe d'une aide à la Grèce. Deux jours avant le sommet européen de Bruxelles, la chancelière Angela Merkel a mardi reconnu devant des membres du groupe parlementaire conservateur au Bundestag que, en cas d'urgence, c'est-à-dire si la Grèce n'a plus accès au marché financiers, des aides bilatérales « volontaires » pourraient venir compléter un soutien « substantiel » du FMI à la république hellénique. «Je ne suis pas en faveur d'un recours à un programme du FMI », a toutefois indiqué mardi le nouveau vice-président désigné de la BCE, Vitor Constancios, car « avoir recours au FMI pour un membre de la zone euro pourrait être interprété au niveau international comme un signe de faiblesse de nos institutions ». avancéeMais la solution a minima proposée par Berlin est une avancée au regard du refus catégorique de tout aide qui était jusqu'ici la ligne officielle du gouvernement fédéral. Un cadre complet serait actuellement négocié entre Paris et Berlin, avec la participation de Herman van Rompuy, le président du Conseil européen. Selon l'édition de mercredi de la « Süddeutsche Zeitung », ce dernier pourrait présenter le plan franco-allemand aux autres chefs d'état et de gouvernement dès jeudi matin. Il est probable que l'Allemagne exige également en contrepartie de cette avancée le renforcement des mesures de prévention et des sanctions à l'égard des mauvais élèves de la zone euro. Le Premier ministre espagnol, José Luis Zapatero, dont le pays préside l'Union européenne, et Nicolas Sarkozy avaient auparavant fait savoir qu'ils souhaitaient qu'avant le début officiel des travaux du sommet jeudi, les membres de la zone euro planchent lors d'une réunion extraordinaire sur le cas grec. L'optimisme était d'ailleurs de rigueur à Athènes, où le ministre des Finances, George Papaconstantinou, disait qu'il comptait sur un accord. Il a rappelé que son pays n'allait pas à Bruxelles pour mendier, mais qu'il souhaitait « un mécanisme européen pour assurer la stabilité de la zone euro ». Cependant, il n'est pas certain que ce plan soit révélé à l'issue du sommet. Angela Merkel a martelé à nouveau « qu'aucune décision sur l'aide à la Grèce ne sera prise à Bruxelles ». Face à une opinion publique hostile à un soutien à Athènes, la chancelière préférerait attendre que les pays de la zone euro soient contraints d'agir avant de dévoiler ce plan. Il s'agit pour elle de laisser passer les élections régionales en Rhénanie-du-Nord Westphalie le 9 mai prochain, où sa coalition est en mauvaise posture. Des élections qui représentent un test pour cette même coalition CDU-Libéraux au pouvoir à Berlin. n Lire aussi page 26
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