Le titre Danone malmené par les matières premières

« Alors que le leader du secteur, Nestlé, ne progresse que de 4 % sur l'année, comment voulez-vous que le treizième mondial en chiffre d'affaires fasse mieux?» lançait récemment un expert des marchés pour tenter d'expliquer la baisse de près de 4 % de la performance annuelle de Danone en Bourse. Tout comme la plupart des acteurs du secteur agroalimentaire, le groupe français subit de plein fouet la volatilité du prix des matières premières. Et ce, malgré des résultats trimestriels de bonne facture.La société dirigée par Franck Riboud a, en effet, annoncé pour son premier semestre 2010 des performances supérieures aux attentes. Avec notamment un chiffre d'affaires en hausse de 7% et un bénéfice net courant en progression de 10,1%. Certes la marge opérationnelle courante est en baisse de 74 points de base. Sans que cette tendance n'inquiète pourtant la direction. « Nous voulons construire des bases solides. [...] En 2010, nous continuons à raisonner d'abord en part de marché plus qu'en progression de marge », indiquait il y a peu son PDG. Confiante, la société a relevé ses objectifs malgré le ralentissement de la consommation en Europe et la prévision d'une hausse de 10 % de ses coûts des matières premières. Pour 2010, elle vise une marge opérationnelle stable à 15,3 % (l'une des plus importantes du secteur) et une croissance de 10% minimum de la génération de trésorerie.objectif de cours : 49 eurosPour ce faire, Danone va agir sur trois leviers. Un programme de 500 millions de gains de productivité et de hausses de prix sélectives afin d'éviter toute remise en cause de l'attractivité de ses produits. Un investissement dans les produits et les marques à fort potentiel. Enfin, Danone mise sur les pays émergents, qui représentent pour l'heure 42% de son chiffre d'affaires. En Russie son entrée dans Unimilk, et la revente de sa participation dans Wimm-Bill- Dann pour 364 millions d'euros, lui ont notamment permis de devenir leader des produits laitiers de la Fédération russe avec 21 % du marché.Avec un rendement de 2,9 % et un PER (ratio cours sur bénéfice par action) de 19,27 au regard des résultats attendus pour 2010, le titre est cher. D'autant plus cher que la visibilité sur les prix des matières premières est faible. Pour autant, selon le consensus des analystes compilé par Bloomberg, les spécialistes sont à l'achat avec un objectif de cours de 49,39 euros (pour un dernier de 41,49 euros à la clôture de lundi). Jacques Nédellec
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