Pas de cadeau pré-électoral dans le budget britannique

Rarement la chambre des Communes aura été aussi pleine. Les bancs en cuir vert débordaient de députés, chacun se serrant contre les autres comme à une heure de pointe dans le métro. Certains s'étaient installés dans les escaliers, d'autres ont dû rester debout sur les côtés.Cette affluence inhabituelle symbolisait l'enjeu. à six semaines des élections législatives - elles devraient probablement se dérouler le 6 mai -, la présentation du budget était avant tout un exercice politique. Pour le gouvernement de Gordon Brown, c'était la dernière occasion de prendre des décisions importantes, avant que la campagne électorale ne prenne son envol.Il a ainsi décidé de prendre les conservateurs à contre-pied. Ces derniers l'accusent d'être irresponsable, en affichant des déficits abyssaux ? Il a répliqué avec un budget qui évitait les cadeaux pré-électoraux simplistes (à l'exception d'une exemption partielle sur la taxe sur les achats immobiliers). S'il rejette la volonté des conservateurs de couper dans les dépenses de l'état dès cette année, il s'accorde avec eux sur l'idée que leur réduction sera une priorité... à partir de 2011.hausses d'impôtsAlistair Darling, le chancelier, dans son discours d'une heure au parlement, a même sorti de son chapeau une - modeste - bonne surprise. Le déficit de cette année fiscale (mars 2009-avril 2010) sera inférieur aux prévisions initiales, à 11,8 % du PIB, contre une prévision de 12,6 % auparavant. Des recettes de TVA meilleures qu'attendues et la taxe sur les bonus des banquiers expliquent cela. « Cela vient nous rappeler que le Royaume-Uni n'est pas une ?Grèce? », estime Charles Davis, économiste à l'institut CEBR. Alistair Darling a réitéré son objectif de diviser par deux les déficits en cinq ans, ce qui les porterait à 4 % en 2014-2015. La dette atteindrait alors 90 % du PIB.Très critiqué jusqu'à présent pour ne fournir aucun détail sur la façon dont il comptait s'y prendre, le chancelier a apporté un début de réponse ce mercredi. En particulier, il a listé des mesures d'économies dans le fonctionnement du gouvernement central, notamment en déménageant certains services hors de Londres. Des hausses d'impôts - sur les alcools, le tabac, la Sécurité sociale... - permettront aussi de combler partiellement le trou budgétaire. Le reste devra venir du retour de la croissance. Et c'est là où le bât blesse. Londres prévoit une croissance de 1,25 % en 2010 et surtout de 3,25 % en 2011, des chiffres jugés trop optimistes.Au total, ce budget aura essentiellement été un travail d'attente. « Ce sont les décisions fiscales des douze prochains mois qui vont vraiment déterminer l'avenir de l'économie britannique », affirme Richard Lambert, directeur du CBI (patronat). Après les élections... n
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