Rhodia prévoit de doubler de taille en Asie avant cinq ans

cite>Rhodia a beau fêter cette année ses 30 ans en Chine, pour le chimiste, la route de la croissance passe encore et toujours par l'Asie. Cette année, la zone représentera le tiers de son chiffre d'affaires global, qui avait atteint 4,03 milliards d'euros en 2009. Et le groupe ne compte pas s'arrêter là. « Nous allons passer de 1 à 2 milliards d'euros de ventes en moins de cinq ans, à la fois par croissance interne et acquisitions », a assuré Michel Ybert, responsable de la zone chez Rhodia, lors d'un voyage à l'invitation du groupe. La Chine y contribuera largement. Le pays représente 10 % des ventes mais plus des deux tiers des investissements de croissance (extension de capacités et acquisitions) prévus par Rhodia en 2010, soit environ 70 millions d'euros. Le groupe vient ainsi de consacrer 50 millions à une nouvelle usine de silices, qui entrent dans la composition des pneus à faible consommation d'énergie. Située à Qingdao près de Shanghai, elle permettra à Rhodia d'augmenter de 30 % ses capacités de production mondiales pour les Michelin et autres Goodyear. Pour l'heure, les matériaux produits à Qingdao, dits « à haute dispersibilité » (les plus innovants) ne représentent qu'un tiers de la demande mondiale de silice. Mais Rhodia, seul producteur avec l'allemand Evonik, anticipe une croissance de plus de 10 % dans les cinq prochaines années, en raison de l'arrivée de nouvelles normes environnementales.Rachat de Feixang ChemicalsEn Chine, Rhodia est aussi présent dans le secteur stratégique des terres rares (lire encadré). Mais sa principale activité (environ 150 millions d'euros de revenus) demeure les tensio-actifs, des additifs qui entrent aussi bien dans la fabrication des shampoings que des herbicides ou des peintures. Pour s'y renforcer, le groupe a dépensé en juin dernier près de 500 millions de dollars (2,3 fois les ventes) pour mettre la main sur le chinois Feixang Chemicals, qui vend à Procter & Gamble ou Unilever.Et le groupe prépare déjà sa prochaine emplette. « Nous avons des projets en Asie et plus spécifiquement en Inde, pays encore dominé par les chimistes locaux (Reliance...). L'intérêt d'une telle acquisition serait d'avoir immédiatement accès à des capacités de production et à un marché» fait valoir Michel Ybert. Sur le sous-continent, Rhodia ne réalise encore que quelques millions d'euros de chiffre d'affaires.Résultats le 4 novembreCes projets devraient largement contribuer à l'objectif que s'est fixé le groupe début octobre : dépasser le milliard d'euros d'excédent brut d'exploitation (Ebitda) à l'horizon 2013-2015. Cette hausse de 40 % par rapport au montant attendu cette année (hors crédits carbone) reflète l'optimisme du chimiste, qui s'estime totalement sorti de la violente crise de l'an dernier. « En volume, nous sommes partout revenus aux niveaux de 2008. La Chine et le Brésil tirent la croissance, et nous ne voyons pas de rupture brutale intervenir l'an prochain », se félicite Jean-Pierre Clamadieu, PDG de Rhodia. Les résultats du troisième trimestre, publiés le 4 novembre, devraient confirmer cet enthousiasme.
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