Strauss-Kahn appelle les banques à s'auto-assurer

égulationAlors que les banques appellent les autorités à ne pas avoir la main trop lourde en matière de régulation, Dominique Strauss-Kahn exhorte au contraire les responsables politiques, les régulateurs et les banquiers à ne pas rater cette « occasion unique ». Faute de quoi la prochaine crise financière pourrait avoir des conséquences encore plus dramatiques.S'adressant hier à un parterre de banquiers et de superviseurs, lors d'une conférence organisée à Paris par « The Economist », le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) a souligné le risque que le consensus politique s'évapore. « Certains diront tant mieux, mais ce n'est pas mon opinion, car j'ai la conviction que les citoyens n'accepteront plus de sauver le secteur financier en crise si cela se reproduit, a-t-il averti, surtout qu'entre-temps, le débat sur les bonus a provoqué l'animosit頻 de l'opinion publique.« La prochaine fois, la réaction du public sera beaucoup plus violente », a souligné celui qui apparaît aujourd'hui comme le plus sérieux challenger de Nicolas Sarkozy pour 2012, en glissant à dessein des questions de régulation au terrain politique. « Si la prochaine fois, les Parlements, sous la pression de l'opinion publique, n'accordent pas les sommes nécessaires pour renflouer le secteur financier, il y aura une forte tentation de solutions nationales », a-t-il alerté, évoquant un « risque de conflits économiques, voire de conflits d'autre nature » avant de rappeler : « Le risque de guerre, ça existe. »« C'est pour cela qu'il faut mettre en place un cadre de régulation et de supervision plus efficace pour limiter le risque de crise, et des instruments de résolution des crises qui ne font pas directement appel aux finances publiques, lesquelles pourraient manquer, mais qui reposent sur un principe d'auto-assurance. » Rappelant, à ce titre, que le G20 avait chargé le FMI d'étudier la question d'une « taxe » ou d'une « contribution » du secteur bancaire pour faire face au coût d'une nouvelle crise, « DSK » a écarté l'idée d'un prélèvement ponctuel, au moment où l'on demande déjà aux banques de prêter davantage et de renforcer leurs fonds propres. Il s'est en revanche montré ouvert à l'idée d'un « système d'assurance » qui permettrait de « demander au secteur financier de couvrir les risques qu'il produit ». « On verra comment les États réagiront à nos propositions dans six mois », a-t-il précisé, avant de conclure : « Il faut saisir cette occasion unique de mettre en place les mécanismes nécessaires pour éviter, ou à défaut, réparer la prochaine crise d'une économie exubérante par nature. » Interrogé sur la nécessité d'un tel système, le directeur général du Trésor français, Ramon Fernandez, avait, plus tôt dans la journée, jugé la réflexion légitime, ajoutant que, pour lui, « la réponse rapide [était] plutôt oui ». nJ'ai la conviction que les citoyens n'accepteront plus de sauver le secteur financier en crise si cela se reproduit.
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