Élection tourmentée du président de la Sfaf

Place financièreQui a dit que la finance réglait toujours ses problèmes dans des ambiances feutrées dignes des plus grands romans de Balzac?? Lundi soir, l'assemblée annuelle de la Sfaf, la Société française des analystes financiers, a été, en effet, le théâtre d'une joute à fleuret non moucheté. Les analystes financiers venus nombreux à cette réunion annuelle avaient manifestement à c?ur de faire entendre leur voix à propos d'un éventuel changement de statuts de l'association. Ces modifications visaient à réduire les pouvoirs du président au profit d'un secrétaire général. Elles ont surtout provoqué l'ire de plusieurs intervenants manifestement mécontents de la rédaction des projets de modification. Trois des cinq résolutions ont d'ailleurs été rejetées.chasse aux sorcièresLes dissensions au sein de la Sfaf remontent au mois d'octobre dernier. Patrick Leguil, président de l'association, est alors démis de ses fonctions, à un mois de l'assemblée générale annuelle devant entériner la fin de son mandat. S'ensuit une période instable pour la Sfaf, où règne une certaine chasse aux sorcières. La réunion de lundi soir était donc assez symptomatique des derniers rebondissements.À l'issue de l'assemblée générale ont été élus trois nouveaux administrateurs?: Ibra Wane, qui travaille chez Crédit Agricolegricole Asset Management (Caam), Isaac Chedar (DNCA) et Vincent Bazi (Nexstage). Le nouveau conseil d'administration a ensuite élu le nouveau patron de la Sfaf. En l'occurrence, Ibra Wane, qui avait récolté le plus grand nombre de suffrages au poste d'administrateur.Après cette période tumultueuse, les dirigeants de l'association vont maintenant tenter à rétablir le calme. Les enjeux sont certes importants. Le diplôme de la Sfaf est aujourd'hui moins prestigieux qu'avant, compte tenu d'une large concurrence, notamment européenne. Le centre de formation a perdu de son aura et les nouveaux dirigeants devront s'employer à redorer son blason. Signe assez symptomatique?: Les grands établissements financiers français ont d'ailleurs aujourd'hui assez largement déserté la Sfaf. Quant aux réunions annuelles des entreprises, dont s'occupaient jusqu'à présent l'association, elles se font dorénavant assez rares, les grandes sociétés préférant les organiser elles-mêmes. Seules les valeurs moyennes font encore appel à la Sfaf.Ibra Wane aura donc la lourde tâche de remettre, dans un premier temps, tout le monde d'accord en rétablissant notamment le lien entre l'ancienne et la nouvelle génération d'analystes financiers, le hiatus étant assez prononcé si l'on en juge par les interventions de lundi soir. Ensuite, il devra donner une nouvelle impulsion à cette association et aux missions qu'elle s'était jusqu'à présent fixées. Et ce, compte tenu d'une internationalisation de plus en plus évidente de la profession et de l'arrivée de nouveaux métiers de la finance. Ibra Wane n'est pas un petit nouveau. Il était déjà administrateur de la Sfaf dès 1997 et connaît bien les arcanes de l'association. Il a donc de sérieuses cartes en mains pour parvenir à relever le défi. Il devra tout d'abord montrer ses talents de médiateur, puisque la rédaction des nouveaux statuts régissant les pouvoirs du président restent encore à écrire?Pascale Besses-BoumardMaintenant les enjeux sont importants : le diplôme de la Sfaf est aujourd'hui moins prestigieux qu'avant.
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