Nucléaire : la Finlande sort l'EPR d'Areva d'un appel d'offres

Le groupe finlandais d\'énergie nucléaire Fennovoima a annoncé ce lundi qu\'il écartait le réacteur EPR du français Areva pour la construction de la troisième centrale nucléaire de Finlande, au profit du projet du japonais Toshiba. \"Les négociations directes avec Toshiba vont commencer immédiatement\" pour un réacteur EU-ABWR à eau bouillante de 1.600 mégawatts, indique Fennovoima dans un communiqué.Areva reste dans la course...Fragilisé par le retrait de l\'allemand EON en octobre, le consortium finlandais précise néanmoins qu\'il reste incertain sur la taille du réacteur qui sera construit et qu\'il \"commence à réfléchir à la construction d\'un réacteur de taille moyenne\", de 1000 à 1300 mégawatts. Dans ce cas de figure, Fennovoima étudiera en remplacement les modèles de moyenne puissance de Toshiba mais aussi ceux d\'Areva et du russe Rosatom, a précisé le groupe finlandais. Une décision doit être prise fin mars. Areva estime donc rester dans la course. \"On va effectivement répondre à l\'invitation de Fennovoima pour un réacteur de taille moyenne\", a précisé à l\'AFP un porte-parole du groupe français, qui cherche à vendre son premier réacteur de taille moyenne, l\'Atmea. En parallèle, \"on continue de travailler à une offre EPR avec l\'accord de Fennovoima\", a-t-il indiqué.... mais la Finlande ne lui réussit pasL\'annonce de Fennovoima intervient alors qu\'Areva est déjà à la peine en Finlande, où le groupe construit un réacteur EPR pour l\'électricien TVO à Olkiluoto, sur la côte sud-ouest. Le consortium Areva Siemens et le futur exploitant s\'accusent mutuellement d\'être responsables du retard de sa mise en service, qui pourrait selon TVO n\'intervenir qu\'en 2016. Mais de son côté, le spécialiste français de l\'atome compte toujours sur une mise en service en 2014. \"Nous n\'allons pas changer notre calendrier quant à l\'achèvement des travaux de la centrale : elle sera prête fin 2014\", s\'était ainsi récemment agacé Luc Oursel, le président d\'Areva, dans les colonnes du quotidien finlandais Talouselama.Le PDG de Fennovoima Juha Nurmi a toutefois affirmé à l\'AFP que ces problèmes n\'avaient pas influencé la décision du groupe, \"fondée sur les offres des constructeurs et nos analyses des dossiers\".Intervention écologisteSuite à cette annonce, le groupe écologiste de l\'Assemblée nationale a demandé la création d\'une commission d\'enquête parlementaire sur les réacteurs nucléaires de troisième génération (EPR). \"L\'EPR vient de connaître un nouvel échec en Finlande\", a déclaré ce lundi dans un communiqué le député Denis Baupin. L\'élu écologiste de Paris ajoute que sur le site de l\'EPR de Flamanville, en France, c\'est \"le marasme est total\". \"Dérive du calendrier, avec un quasi-doublement du temps de travaux prévu, dérive budgétaire avec un coût final estimé à 8,5 milliards d\'euros, soit une multiplication par 2,5 du coût annoncé à l\'origine\", précise-t-il.\"A l\'export, malgré le bradage des prix, l\'échec de l\'EPR est patent : Etats-Unis, Grande-Bretagne, Emirats, et aujourd\'hui Finlande\", affirme le vice-président de l\'Assemblée. Aussi annonce-t-il que son groupe va déposer prochainement une proposition de résolution demandant la création d\'une commission d\'enquête relative à la filière EPR \"pour faire la lumière sur les errements de la troisième génération de réacteurs nucléaires, les dérives de calendrier, l\'explosion du budget et le coût qui sera in fine supporté par les consommateurs et les contribuables français\".
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