Petrobras fait aujourd'hui les frais de sa décision de reporter son énorme appel au marché. A la Bourse de Sao Paulo, le titre du géant pétrolier brésilien a plongé de près de 7% cette semaine, après l'annonce par son président de différer son projet de lever 25 milliards de dollars, en évoquant le mois de septembre comem échéance la plus probable. Au total, le groupe continue d'envisager de lever à travers la cession d'actions et l'émission de dettes sur cinq ans jusqu'à 58 milliards de dollars. Et ce, afin de financer un programme de développement - 224 milliards de dollars - des plus grandes réserves jamais découvertes sur le continent depuis 1976. Ces deux mois d'incertitudes risquent d'affecter la performance des actions à court terme », estime l'analyste Paula Kovarsky chez Itau Unibanco. Le Bovespa en petite formeLa société a justifié ce report par la complexité de l'opération et non par les conditions de marché. Même si la Bourse brésilienne n'est pas dans sa plus belle forme ces derniers temps. L'indice accuse en effet depuis le début de l'année un repli de 6,8%. Plusieurs entreprises ont d'ailleurs revu leurs ambitions à la baisse lors de leurs prochaines introductions en Bourse. C'est le cas de Renova Energia, société d'énergie renouvelable, qui n'envisage plus de lever que 73% de la somme initiale lors de sa mise sur le marché le 13 juillet prochain. Ou encore du transporteur pétrolier OSX Brasil qui a également dû revoir à la baisse ses exigences.Risques sur la notationPour Petrobras, le trouble s'est étendu au marché obligataire, où les rendements sur ses obligations à échéance 2020 se sont tendus de 28 points à 5,72% vendredi, soit la plus forte hausse depuis le début du mois de mai. Les analystes craignent de voir le groupe s'endetter plus que ce qu'il n'avait envisagé. "La question reste entière quant à la somme qu'il vont vraiment réussir à lever sur le marché des actions", estime José Luis Villanueva, responsable chez Fitch Ratings. L'agence met en garde sur le fait qu'une émission obligataire plus élevée que prévue pourrait la contraindre à abaisser la notation de Petrobras actuellement à BBB. Il y a un an, Standard & Poor's avait déjà pour sa part abaissé la note du groupe d'un cran à BBB, estimant que son programme d'investissements était trop lourd.

latribune.fr

26 Juin 2010, 0:03

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