Le modèle social européen sous pression

Les industriels se font de plus en plus prier pour maintenir leurs usines en Europe. A Strasbourg, les 1150 salariés de l'usine de boîtes de vitesses de General Motors ont bien accepté d'importants sacrifices sur leurs conditions de travail, mais ils ne sont toujours pas certains de sauver leur emplois. Vendredi trois syndicats ont signé l'accord soumis par la direction du site, en vertu duquel l'usine pourrait être reprise par GMC, la maison mère contrôlée par l'Etat fédérale américain, pour un euro symbolique. En échange, le nombre de jours de RTT sera réduit de 16 à 10, les salaires seront gelés pendant deux ans de même que l'intéressement jusqu'en 2013 afin de rendre l'usine compétitive avec un autre site au Mexique. Plus de deux tiers des salariés ont voté la semaine dernière pour cet accord, contre l'avis de la CGT qui a refusé de le parapher. Or pour tenir sa promesse, GMC exige que «les nouveaux accords soient signés par tous les délégués syndicaux ». Même frustration en Italie, où Fiat vient d'obtenir de ses salariés de Naples des concessions importantes pour y réinvestir, mais a parallèlement décidé de délocaliser en Serbie sa chaîne de Turin. En Espagne, en Grande-Bretagne et en Allemagne notamment, le modèle social européen, et son niveau relativement élevé de protection des personnes contre les aléas de l'existence, est également mis sous pression dans un contexte de rigueur budgétaire post-crise.concurrence internationaleDepuis des années, la montée en puissance des pays émergents, dépourvu de filets de sécurité sociale même si des évolutions sont en marche en Chine, attise la concurrence internationale. A cela s'ajoutent l'augmentation du nombre des employeurs étrangers dans les économies nationales et le rôle de plus en plus important des fonds de pension dans la vie des entreprises avec leurs exigences de rentabilité très élevées. «En France 2 millions de salariés dépendent de groupes multinationaux d'origine étrangère», explique Henri Rouilleault qui prépare un rapport sur l'accompagnement des transitions professionnelles pour le secrétaire d'Etat chargé de l'emploi, Laurent Wauquiez. Or selon Henri Rouilleault «ces changements créent une distance entre les salariés et les centres de décision de leur entreprise situés parfois ailleurs dans le monde et favorise les restructurations et la multiplication des formes d'emploi ».
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