RBC ressuscite les batteries usagées

Redonner une seconde vie aux batteries acide-plomb devenues inaptes au service. C'est ce que propose la société Regeneration Battery Corporation (RBC France), située à Saint-Orens-de-Gameville en Haute-Garonne, qui a développé une technologie brevetée pour ces batteries utilisées dans différents types de transport (voitures, chariots-élevateurs, camions, bateaux...) et dans l'industrie. Le procédé de régénération a été mis au point par l'électrotechnicien Claude Meunier, fondateur et dirigeant de l'entreprise. Sur le plan environnemental, il offre trois avantages : il est non polluant, réduit indirectement le volume de déchets représenté par les batteries usagées et diminue aussi les pollutions engendrées par leur recyclage.Une grande majorité des batteries mises au rebut, qui ne sont que sulfatées, pourraient être remises sur le marché si elles étaient régénérées. Après traitement, RBC propose des batteries 50 % à 70 % moins chères que leurs homologues neuves, avec des performances originelles. Son concept commence à être utilisé en France par un réseau d'une petite vingtaine de concessionnaires.traitement électrochimique« Une fois la batterie récupérée, la technique de régénération consiste à décristalliser le sulfate de plomb qui s'est formé à l'intérieur durant l'utilisation », explique Jean-Charles Maigrot-Guay, à la tête de la concession girondine RBC 33, qu'il a fondée en 2009 avec sa compagne Sophie Guitel. Basée à Mérignac, leur société vient de recevoir un prix de la chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Bordeaux.Ce phénomène de sulfatation réduit la surface d'échange entre les plaques de la batterie et l'acide qu'elle contient, jusqu'à stopper les capacités électriques du système. La technologie de RBC consiste à forcer une réaction inverse en faisant passer à la batterie un traitement électrochimique dans un équipement spécifique.Une impulsion électrique est envoyée dans la batterie à différentes fréquences, pendant une durée qui dépend de l'état et des caractéristiques de la batterie. Cette opération va dissoudre complètement dans l'électrolyte les cristaux de sulfate de plomb déposés sur les plaques. Un additif chimique peut jouer le rôle de catalyseur dans la décristallisation.Cette situation engendre une dernière réaction chimique entre la plaque de métal et le milieu acide, qui retrouvent tous deux leurs caractéristiques originelles. Ainsi, au moins 80 % des performances initiales d'une batterie stationnaire peuvent être récupérées, et près de 100 % pour une batterie de véhicule. Une batterie d'une durée de vie de quatre ans peut être régénérée deux fois, mais le procédé ne doit pas être réalisé trop tard.Sur le marché de la régénération, la France compte d'autres acteurs comme BGS, CTRB ou l'enseigne Batterie Plus. Les perspectives sont au vert : uniquement dans l'automobile, la production des batteries acide-plomb est en forte croissance, et ne devrait pas ralentir dans les prochaines années. Le marché pourrait atteindre 11 milliards d'euros en 2015, selon le cabinet Global Industry Analysts. Alexandre Simonnet
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