L'Europe veut faire une OPA sur l'Agence spatiale... européenne

L'Union européenne (UE) ne cache plus qu'elle souhaite faire une OPA sur l'Agence spatiale européenne (ESA). Elle le dit sans détour dans un document de la Commission que « La Tribune » s'est procuré : « à long terme », la montée en puissance de Bruxelles « pourrait conduire l'ESA à devenir une agence de l'Union Européenne sui generis ». Dans un premier temps, juge-t-elle, « l'implication croissante de l'Union européenne dans l'espace se traduit par un plus grand nombre d'interventions mais également par une dimension politique accrue. Cette évolution requiert une réévaluation des relations entre l'Union et l'ESA et une adaptation progressive du fonctionnement de l'ESA. »Évolution pragmatiquePour l'heure, l'ESA n'entend pas se rendre sans combattre. Et ce, d'autant qu'elle a reçu l'appui de certains industriels, comme Astrium, mécontents de la politique industrielle de la Commission axée sur la compétition. Dans cet esprit, l'UE souhaite éviter toutes les situations de monopole tout en garantissant l'existence d'une offre européenne. Or, l'ESA a dans ses gênes une politique de retour géographique, les pays contributeurs ayant des contreparties industrielles selon leur participation financière dans un programme. La France semble prête à suivre l'Union sur ce dossier.L'UE lance quelques pistes pour l'ESA : « Il convient de préparer une évolution pragmatique qui tienne compte du fait que l'ESA sera encore à moyen terme le centre de gravité financier pour la recherche et le développement. » Dans une nouvelle gouvernance spatiale, l'Agence pourrait être chargée de rassembler les programmes intergouvernementaux, communautaires, de défense et de partenariat ainsi que d'intégrer la dimension sécurité et défense. Ce modèle, souligne l'Union, « doit être modulable en fonction des ressources financières des différents acteurs ». Il doit être flexible pour permettre la participation de la Suisse et de la Norvège, qui ne font pas partie de l'UE et, a contrario, offrir la possibilité à quelques États membres d'y participer.L'UE a déjà son calendrier pour faire évoluer sa relation avec l'ESA qui garderait sa « propre personnalité juridique » : « L'accord cadre de l'Union et de l'ESA devra être revisité avant sa prochaine échéance en 2012. » Peu à peu, l'Agence « se doterait de chambres communautaires (Galileo, GMES...), régies par des règles communautaires, et serait le bras exécutif » de l'UE.
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