Le yen fait un pied de nez au G20 et poursuit son rally face au dollar

Les cambistes ont pris ce lundi au pied de la lettre les voeux pieux du G20 en faveur d'un « système de taux de change plus déterminés par le marché et qui reflète les fondamentaux économiques sous-jacents ». La petite accalmie précédant la réunion du week-end dernier des ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales du G20 n'aura duré que quelques heures, le dollar américain et la livre sterling étant de nouveau poussés dans leurs retranchements face à l'euro et au yen. Miné depuis la mi-août par le spectre d'un deuxième recours à la planche à billet, le dollar s'est enfoncé à un nouveau plus bas de 15 ans face à la monnaie japonaise, à 80,41 yens pour 1 dollar, non loin de son accès de faiblesse historique de 79,75 yens pour un dollar du 19 avril 1995.Dopée par ces anticipations et la normalisation de l'Euribor, l'un des taux directeurs du marché interbancaire en zone euro, la monnaie unique a de son côté renoué avec le seuil de 1,40 dollar, après être redescendue jusqu'à 1,385 dollar jeudi dernier. La monnaie unique s'est en outre de nouveau installée au-dessus du seuil de 0,89 livre sterling, également attaquée en raison des fortes anticipations de reprise du programme « d'assouplissement quantitatif » de la Banque d'Angleterre (BoE). Un niveau très subrepticement franchi jeudi dernier et auquel la monnaie unique ne s'était plus maintenue depuis début avril.anticipations tempéréesSe conformant aux souhaits du G20, les cambistes ont freiné leurs ardeurs en fin d'après-midi, alors qu'une salve de statistiques américaines meilleures que prévu tempéraient les anticipations d'une reprise massive des achats d'obligations d'Etat par la Fed pour soutenir la première économie mondiale. En fin de journée, la monnaie japonaise se stabilisait à 80,61 yens pour un dollar (+9,7 % depuis début juillet), tandis que l'euro évoluait aux alentours de 1,399 dollar (+14,4 %) et 0,888 livre sterling (+9 %). Les anticipations des marchés devraient néanmoins repartir de plus belle à l'approche des réunions de la Banque du Japon, le 28 octobre et surtout de la Fed, les 2 et 3 novembre. Suivront celles de la Banque d'Angleterre et de la BCE, le 4 novembre.Si lors du week-end, les dirigeants du G20 ont promis de s'abstenir de toute dévaluation compétitive, le ministre des Finances japonais, Yoshihiko Noda, a déclaré à la sortie de la réunion que « le Japon reste prêt à prendre d'audacieuses mesures sur les monnaies » pour stopper l'envolée du yen. Jan Hatzius, le chef économiste de Goldman Sachs, estime lui que la Fed pourrait dans un premier temps annoncer l'achat de 500 milliards d'obligations d'Etat, et jusqu'à un total de 2.000 milliards, pour éviter la déflation. À « drôle de guerre » monétaire, « drôle de paix ».
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