A400M  :  EADS prêt à punir l'Afrique du Sud

éronautiqueIl fallait s'y attendre, les relations entre EADS et l'Afrique du Sud sont tendues. Non seulement, les Sud-Africains ont annulé début novembre la commande de huit avions de transport A400M (un contrat de 1,5 milliard d'euros) à un moment clé du programme ? l'appareil doit voler entre le 30 novembre et début décembre, ce qui constitue enfin une première bonne nouvelle pour cet appareil depuis son lancement ? mais le courrier d'annulation du contrat a fortement surpris le groupe européen. « Personne ne s'y attendait. Une semaine avant, des émissaires de Jacob Zuma [chef de l'État d'Afrique du Sud, Ndlr] nous avaient rassurés sur la solidité du contrat malgré le débat dans l'opinion publique », indique-t-on au sein du groupe. Un bon coup sur la tête, donc.Malgré la proposition du directeur général d'Airbus Military, Domingo Urena-Raso, d'ouvrir des discussions pour tenter de trouver un compromis, les Sud-Africains, qui ont obtenu de la charge de travail (« workshare ») depuis 2005 en tant que partenaires industriels du programme, n'ont pas donné suite, s'en tenant strictement à leur courrier d'annulation. Ils demandent en outre le remboursement de l'avance faite à l'avionneur (entre 250 et 300 millions d'euros). EADS, très fâché, est prêt à des mesures de rétorsion si l'Afrique du Sud persiste. Il envisage sérieusement de résilier la plupart des commandes déjà signées, d'un montant d'environ 400 millions d'euros, dans le cadre du partenariat avec l'industrie du pays (notamment Denel et Aerosud) qui était lié au contrat d'achat des huit A400M. nouvelles pressionsAu total, ces industriels attendaient une charge de l'ordre de 750 millions sur vingt ans. EADS a aussi déjà demandé au missilier MBDA, dont il détient 37,5 %, de geler ses discussions avec l'actionnaire de Denel Dynamics. MBDA, qui discute depuis deux ans environ avec Denel, souhaite acquérir 51 % du groupe sud-africain.Du coup, Denel et Aerosud montent au créneau pour expliquer au gouvernement l'impact de cette décision sur l'industrie locale. Pretoria a été, semble-t-il, « mal inform頻 sur la nature du partenariat industriel, précise-t-on à « La Tribune ». Et la visite probable de Jacob Zuma en mars à Paris pourrait faire redécoller l'A400M en Afrique du Sud.Michel Cabirol
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