Les mots de Copenhague passés au crible

Régulièrement, l'Institut Médiascopie explore les grandes thématiques qui traversent la société française. Après la crise, le développement durable ou l'Europe, le prochain sommet de Copenhague sur le climat lui fournit l'occasion de sonder les Français sur le changement climatique. Pour ce faire, il a été demandé à 300 personnes d'exprimer, pour chacun des 100 mots les plus fréquemment rencontrés pour traiter de ce sujet, à quel degré il les inquiétait ou les rassurait et de le placer sur une échelle d'importance. Le résultat se présente sous la forme du « mapping » ci-dessus.Réalisés pour les Ateliers de la Terre (dont « La Tribune » est partenaire) qui organisent, à partir d'aujourd'hui à Deauville, le forum international Construire un nouvel équilibre, « Les 100 Mots de Copenhague » permettent d'identifier les menaces et les responsables, mais aussi les solutions et les acteurs les plus crédibles aux yeux des Français.accusésLes menaces apparaissent au travers d'images symboliques (fonte de la banquise, élévation du niveau des eaux, etc.) et de mots évoquant la dégradation de la nature par l'homme, avec un focus fort sur l'eau, considérée comme un enjeu vital.Au rang des accusés, les industriels, notamment pétroliers et chimistes, pointent à la première place, aux côtés de l'agriculture intensive. Les groupes de pression industriels figurent d'ailleurs parmi les acteurs jugés inquiétants, non loin des pays producteurs de pétrole.Parmi les défis à relever pour contrer le changement climatique, outre la préservation de l'environnement sous toutes ses formes (mers et océans, biodiversité, couche d'ozone), les oppositions apparaissent clairement entre énergies finissantes et énergies nouvelles, entre modes de transports polluants et transports propres, entre agriculture à l'ancienne et agriculture bio. Cette dernière remporte, au fil des enquêtes, un succès croissant qui se traduit d'ailleurs dans la progression des ventes. Plus surprenant, eu égard aux vives polémiques qu'il suscite, l'éolien jouit d'une bonne image. Quant au nucléaire, le problème de la gestion des déchets le rend plus inquiétant que rassurant.La fiscalité écologique est jugée bonne, mais il s'agit clairement dans l'esprit des Français de celle appliquée aux entreprises selon le principe du pollueur-payeur. Ils plébiscitent aussi la taxation des produits venant de pays non engagés sur le plan de l'environnement mais continuent de rejeter fermement la taxe carbone.coopération mondialeMais c'est la croissance verte, opposée au capitalisme comme à la décroissance (rejetée enquête après enquête) qui fait figure de solution la plus efficace. Tout ce qui permet aux individus de maîtriser leur consommation d'eau, d'énergie ou d'emballages jouit d'une bonne image comme la maison verte et, plus encore, la voiture électrique. Érigée en vrai symbole de la nouvelle croissance verte, elle permet au secteur d'obtenir un jugement modéré, malgré sa responsabilité dans la situation actuelle. Enfin, une coopération mondiale, autour de structures dédiées, dans un cadre strict assorti d'objectifs chiffrés de réduction des émissions et de sanctions, apparaît indispensable. Dans ce contexte, le sommet de Copenhague se place en position médiane, révélatrice de l'attentisme des Français sur le rôle qu'il peut jouer? nLes groupes de pression industriels figurent parmi les acteurs jugés inquiétants, non loin des pays producteurs de pétrole.
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