L'éditorial de Muriel Motte : Les banques après la crise

Une bonne dizaine de milliards d'euros de profits annuels en caisse, les banques françaises peuvent envisager 2010 avec sérénité, même si la conjoncture reste fragile. Pour elles, la page à tourner était la cauchemardesque crise du subprime, et c'est chose (presque) faite. Certes, BPCE et Dexia doivent encore rembourser les aides d'Etat perçues en 2008. Natixis, Société Généralecute; Générale, Crédit Agricolegricole portent toujours dans leurs comptes les stigmates des excès passés et/ou de prises de positions hasardeuses sur les marchés. Mais les bilans ont été assainis, les activités restructurées, les métiers recentrés. Exit le pôle trading des banques mutualistes, adieu le business trop risqué des produits structurés. Vive le service au client et le financement des entreprises. Après les mirages de la bulle du crédit, l'après-crise fleure bon le retour aux sources et celui des valeurs, résumé dans le discours de François Pérol, président du directoire de BPCE : « Faire notre métier, le faire bien, ne faire que notre métier. » Mais de belles promesses ne suffisent pas à éteindre les polémiques et à gérer les retombées de la tempête financière. Dans l'ambiance actuelle du « plus jamais ça », la question des bonus occupe le devant de la scène politico-médiatique, mais l'essentiel se joue ailleurs. A Bâle, où les régulateurs mondiaux sont en train de repenser les règles de fonctionnement des banques.Le montant et la nature de leurs fonds propres, le niveau de leurs provisions, les conditions d'exercice de leur activité traditionnelle de transformation, la mise en place de ratios de liquidité pour éviter les pénuries de cash, et d'un ratio de levier visant à limiter l'endettement maximal des établissements de crédit... tout est actuellement remis à plat pour fonder le nouvel ordre financier mondial qui devrait voir le jour d'ici à fin 2012. Des études fleurissent déjà qui calculent l'impact et le coût (prohibitif, selon les intéressés) des mesures envisagées par les « sages » de Bâle. Leur projet sera finalisé d'ici à la fin de l'année. La banque de l'après-crise n'est pas encore née.
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