Les chimistes ont le blues

Les chimistes européens ont annoncé des résultats contrastés au quatrième trimestre. Ceux du français Rhodia ont enthousiasmé la Bourse, à l'instar de ceux du numéro un mondial, l'allemand BASF, également salués, quoique dans une moindre mesure. En revanche, les performances de la branche chimie de Bayer ont déçu, comme celles du suisse Clariant. Côté perspectives, ces groupes partagent une même prudence concernant la vigueur de l'économie. Une reprise, oui. Une reprise rapide, non. Or la chimie est un bon indicateur de la demande industrielle, compte tenu du nombre important des secteurs consommant ses produits. Le patron de BASF, Jürgen Hambrecht, a été le plus explicite. Même si son groupe a indiqué tabler sur une croissance du chiffre d'affaires dans toutes ses activités en 2010 et affiché sa « confiance », le dirigeant a douché tout excès d'optimisme. Surcapacités« Il reste des surcapacités dans tous les secteurs de production [...], nous ne sommes pas sortis de la crise. Globalement, il n'existe pas de signaux d'une reprise qui puisse s'auto-entretenir à long terme », a-t-il estimé, allant jusqu'à s'inquiéter d'éventuelles « surprises non anticipées » en Europe. Son alter ego chez Rhodia, malgré des prévisions 2010 « très engageantes », selon CM-CIC, a aussi déploré un manque de visibilité, en dépit de l'amélioration continue de la demande depuis le premier trimestre 2009.« La situation est bonne en ce début d'année, mais il y a des incertitudes pour le second semestre », a constaté Jean-Pierre Clamadieu, observant que les volumes de vente restent encore actuellement de 8 % à 10 % inférieurs à leurs niveaux d'avant la crise. L'avant-criseBayer, dont l'activité de chimie a vu son chiffre d'affaires chuter de 22,8 % en 2009 (contre 15 % chez Rhodia et 19 % chez BASF), table, lui, sur une « reprise économique continue » de ses marchés. Mais, là encore, le groupe ne s'attend à retrouver des niveaux de vente comparables à ceux de l'avant-crise que d'ici à 2012. Peut-être le plus pessimiste d'entre tous, le suisse Clariant débutait en février l'exposé de ses perspectives 2010 en prévenant qu'il n'entrevoyait pas de redressement solide de l'économie pendant l'année.
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