Un Chinois nommé au FMI

La nomination de Zhu Min, 58 ans, cette semaine au Fonds monétaire international (FMI) ne vient pas trop tôt pour la Chine. Pékin réclame en effet depuis des années de disposer d'une voix plus importante dans les instances internationales. Cet économiste, éduqué aux États-Unis, sera « conseiller spécial » de Dominique Strauss-Kahn, le patron du FMI, à partir de mai. Six ans à la Banque mondialeVice-président de la banque centrale chinoise (PBoC) depuis 2009, Zhu Min connaît bien les gouvernements européens et américain pour avoir siégé à la Banque mondiale durant six ans. Les personnes qui l'on rencontré le décrivent comme « agréable et facile d'approche ». Il a mené une large partie de sa carrière à la Banque de Chine, loin de l'appareil du Parti communiste et n'est donc pas a proprement parlé un « bureaucrate ». Cela le rend sans doute plus accessible pour les Occidentaux. « L'amorce d'un changement »Cette nomination a évidemment été bien accueillie par la Chine qui y voit là une reconnaissance de son rôle croissant dans l'économie mondiale. « Le nouveau poste de Zhu est l'amorce d'un changement. La Chine sera désormais plus écoutée sur la scène économique mondiale », a commenté jeudi le porte-parole du ministère du Commerce.Pour le moment, la fonction qu'occupera Zhu Min aux cotés de Dominique Strauss-Kahn n'a pas encore été exactement définie. Dans un communiqué publié jeudi, le patron du FMI a indiqué que Zhu Min jouerait « un rôle important (...) pour faire face aux défis auxquels seront confrontés nos Etats membres (...) et pour renforcer la compréhension par le FMI de l'Asie et des marchés émergents plus généralement. »S'atteler à la réforme du FMIToutefois, pour les autorités chinoises, Zhu Min aura comme principale mission de s'atteler à la réforme du FMI. Aux yeux de Pékin, l'institution internationale a failli dans sa misson en n'ayant pas su éviter la crise, comme l'indique un éditorial de l'agence officielle de presse Xinhua publié vendredi. Mais le vrai dilemme auquel sera confronté Zhu Min sera de tempérer les pressions occidentales sur la Chine - notamment sur la réévaluation du yuan - et les intérêts des pays émergents (surtout ceux de la Chine). Lors du dernier sommet de Davos, Zhu Min avait soutenu la politique monétaire actuelle de la Chine et défendu la nécessité d'une monnaie stable. En novembre, Dominique Strauss-Kahn avait lors d'une visite à Pékin réclamé très clairement une hausse de la monnaie. Voilà de quoi donner un sujet de discussion aux deux hommes.
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