La Bourse de Londres retrouve son niveau d'avant la faillite de Lehman

Fermement campé au dessus de 5700 points, l'indice phare de la Bourse de Londres, le FTSE 100 est revenu cette semaine à ses niveaux d'avant-crise de la faillite de Lehman Brothers . Et vendredi,malgré de légères prises de bénéfices (- 0,43%), le Footsie, comme on le désigne familièrement, a terminé à quelques fractions seulement de son plus haut niveau depuis 21 mois.L'effet Sterling Certes, les sommets de 2007 sont encore loin. L'indice à 5703,02 points s'inscrit encore à près de 1000 points en dessous du record du 15 juin 2007 (6732,40 points). Mais le creux déclenché avec la faillite de la banque Lehman Brothers est maintenant largement comblé. Depuis son point le plus bas, l'indice a fait un bond de 62%.Cette remontée n'est pas propre à la Bourse de Londres. Elle est cependant un peu plus forte côté britannique qu'aux Etats-Unis. Cela s'explique notamment pas la chute de la livre sterling, qui gonfle automatiquement les résultats des entreprises exportatrices (70 % du chiffres d'affaires des entreprises du FTSE 100 est réalisé hors du Royaume-Uni). De plus, l'économie britannique semble finalement avoir évité la catastrophe : le chômage a moins progressé qu'attendu et la consommation reprend. Jeudi, le pic a été atteint grâce aux bons chiffres des ventes au détail qui ont fait monter l'indice.Le poids des matières premièresEnfin, le FTSE 100 est très exposé aux compagnies pétrolières et aux mines, qui représentent respectivement 20 % et 15 % de l'indice. Le rebond du pétrole et des matières premières a donc joué très favorablement. Quant aux banques (17% de l'indice), elles avaient tiré l'indice par le bas pendant la crise, mais jouent dans le sens inverse maintenant qu'elles semblent avoir été sauvées.L'écueil de la dette et des électionsReste que cette remontée de la Bourse de Londres pourrait ne pas continuer très longtemps. « Le fort niveau de dette du gouvernement, la faiblesse de la consommation, la difficulté d'accès au crédit pour les entreprises, et des données économiques erratiques vont probablement secouer le marché à plusieurs points cette année », estime Georgina Taylor, stratégiste à Legal & General Investment Management. Les élections, qui devraient se dérouler d'ici six semaines, risquent également de porter un coup à la Bourse : s'il n'y a pas de majorité absolue, la réduction des déficits pourrait être difficile à mettre en oeuvre pour le prochain gouvernement, et les marchés pourraient s'en inquiéter.Retour à la normale Il y a aussi un facteur plus technique. Une partie de la remontée boursière vient du cash que les investisseurs institutionnels avaient retiré des marchés pendant la crise et qu'il réinvestissent progressivement. Cela pourrait bientôt s'arrêter : une étude de Nomura indique que leur niveau de cash, qui était monté à 7 % de leur portefeuille, est revenu autour de 5 %, près de leur moyenne historique. Autant de raisons de relativiser la performance de ces derniers mois.
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